Les stations de ski françaises préviennent que la fausse neige ne fera qu'aggraver les impacts climatiques


Les stations de ski françaises ont entamé cette semaine leur haute période de vacances sur fond d'avertissements sévères de la Cour des comptes selon lesquels leur modèle de fonctionnement “s'essouffle” face aux impacts climatiques, plus prononcés dans les régions de montagne.

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Avec près de 54 millions de visites de skieurs par an, la France se classe au deuxième rang mondial des destinations de ski derrière les États-Unis. Mais la diminution de l'enneigement constitue une menace majeure pour la durabilité des lieux de vacances alpins du pays.

La Cour des comptes, un organisme de contrôle financier, a prédit que seuls quelques-uns survivraient au-delà de 2050 – principalement en raison des inconvénients liés à la production de neige artificielle.

Face aux températures plus chaudes, les stations de ski dépendent fortement de la neige artificielle. Les chiffres de l'Agence nationale pour la cohésion des territoires montrent que 39 % des pistes françaises ont été recouvertes de neige artificielle au cours de la saison 2022.

La production de neige a sa propre empreinte carbone, entraînant des coûts énergétiques associés ainsi que des conflits potentiels sur la répartition de l'eau. La fabrication de la neige elle-même deviendra également plus difficile à mesure que les températures continueront d'augmenter.

À cela s’ajoutent les récentes critiques d’ONG environnementales qui estiment que le transport de neige par camion d’un endroit à un autre – dans un cas, 70 tonnes ont été livrées à une station de ski des Vosges – n’est pas durable.

“Pas de solution magique”

Guillaume Dolques, de l'Institut d'économie du climat, a déclaré à RFI qu'il n'existait pas de formule magique universelle pouvant servir de solution aux stations de ski confrontées à une crise existentielle.

“Chaque région de montagne devra se poser la question de savoir comment elle peut se réinventer en se réappropriant son histoire, ses savoir-faire et ses connaissances industrielles”, a déclaré Dolques.

«Il ne s'agira pas seulement de remplacer le modèle touristique.»

Les stations de ski de France – seule candidate à l’organisation des Jeux olympiques d’hiver de 2030 – sont déjà financièrement fragiles et dépendent en partie du financement de l’État.

Les tentatives de diversification de certaines régions ont été critiquées par la Cour des comptes pour leur manque de coordination et le risque de concurrence potentielle entre les stations.

Les organisations professionnelles et les maires des stations de montagne estiment toutefois que leurs efforts d’adaptation sont sous-estimés.

Les préoccupations concernant l'environnement et la perpétuation d'un modèle de tourisme de ski dépassé ont suscité une certaine opposition à l'accueil des Jeux d'hiver par la France.

Dolques a déclaré à RFI que les Jeux olympiques pourraient être utilisés comme un levier de transition, mais que les investissements devraient être orientés vers une véritable adaptation.

Selon lui, investir dans des machines à neige artificielle serait une grave erreur.

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