Les employés des bureaux de poste de toute la France sont en grève aujourd'hui (2 avril), bien que les bureaux soient toujours ouverts mais avec des retards.
Une intersyndicale a appelé à l'action après que La Poste a annoncé son intention de rendre tout le personnel au guichet disponible pour travailler dans d'autres lieux dans un rayon de 20 km de leur bureau habituel ou de 30 minutes de trajet.
Les travailleurs ne seraient pas indemnisés pour le temps de trajet supplémentaire ni payés pour des dépenses supplémentaires pour couvrir les frais de carburant ou de transport.
Les autorités de La Poste affirment que ces « zones de mobilité » réduiront l'impact de la pénurie de personnel. Toutefois, les syndicats estiment qu'il faudrait embaucher davantage de personnes au lieu de répartir le personnel sur plusieurs sites, ce qui entraînerait une réduction de la qualité des services fournis.
Les syndicats, dont FO, Sud, CGT et CFTC, réclament également des augmentations de salaires généralisées face à une charge de travail accrue, notamment pour les guichetiers et les facteurs de service.
La Poste, l'éducation, La Provence, Naval Group…
Les syndicats de Solidaires sont partout dans l'action !Bulletin n°167 pic.twitter.com/LCj1qYZpAq
— Union syndicale Solidaires ⏚ (@UnionSolidaires) 29 mars 2024
Des manifestations devant les bureaux de poste ont été organisées, mais aucun détail sur leur participation n'a encore été publié. Les services seront probablement plus lents aujourd'hui avec moins de personnel aux comptoirs ou à la manipulation des colis.
Cela survient alors que les enseignants organisent également aujourd'hui une grève dans tout le pays, poursuivant leurs protestations contre les changements apportés au système éducatif proposés par le Premier ministre Gabriel Attal lorsqu'il était ministre de l'Éducation. Cela comprend des modifications du programme d'études pour les étudiants plus jeunes et l'annulation d'un financement supplémentaire de 700 millions d'euros pour le secteur.
Aux côtés du personnel des guichets, le personnel logistique qui prépare les commandes des sous-traitants de La Poste et d'autres sociétés de livraison, dans les centres de distribution, est également en grève aujourd'hui pour les salaires et les conditions de travail.
Certains employés d'entrepôt gagnent « moins que le salaire minimum »
“Les préparateurs de commandes doivent traiter au moins 160 colis par heure (au minimum)”, a déclaré Mustafa Zoufir, syndicaliste CFDT à FranceInfo.
Ce travail épuisant est parfois payé moins que le salaire minimum (1 398,69 € net par mois), ce qui oblige les travailleurs à se démener pour gagner un peu plus d'argent pendant leur quart de travail.
Les préparateurs de commandes sont souvent sous-traités ou embauchés sur des contrats à court terme et travaillent dans les grands centres de distribution de La Poste ou d'autres sociétés de commerce électronique, principalement Amazon.
Lire la suite : 'Amazon France a perdu ma clientèle et beaucoup de mes livraisons'
“Tout ce qui dépasse 160 commandes rapporte à quelqu'un un bonus de productivité… (mais pour obtenir cela, les gens doivent) courir, courir et courir toute la journée pendant sept ou huit heures pour gagner un tout petit peu d'argent supplémentaire”, a-t-il ajouté, les préparateurs de commandes étant confrontés à de mauvaises conditions de travail en plus de leurs bas salaires.
Lors des négociations entre syndicats et entreprises de logistique, ces dernières ont proposé une augmentation salariale de 1,13 %, suffisamment pour garantir que tous les travailleurs à temps plein gagnent au moins l'équivalent du salaire minimum français.
De son côté, la CFDT réclame des augmentations de salaire comprises entre 3,5% et 5% pour ces salariés, avec un nouveau cycle de négociations dans les prochains jours.
Le syndicat affirme également que les employés des entrepôts seront inondés lors des prochains Jeux Olympiques de Paris et souhaite avoir l'assurance qu'ils seront équitablement rémunérés pour cette charge de travail accrue.
“Quand ces grands groupes sous-traitent… c'est des salaires bas, pas de 13ème mois et recours à l'intérim”, estime Patrick Blaise, secrétaire général du syndicat FGTE-CFDT.
Ces primes sont généralement accordées aux salariés à temps plein d'entreprises comme La Poste.
En février, les livreurs de La Poste se sont mis en grève suite à des essais dans le sud-est de la France qui les obligeaient à livrer des dizaines de colis supplémentaires par heure sans salaire supplémentaire, les réduisant ainsi à d'autres tâches qu'ils devaient accomplir.
Lire la suite : Début d'une grève des postes contre les livraisons de colis dans le sud-est de la France
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