Lucie Castets était presque inconnue avant l’annonce de sa nomination
L’alliance de gauche du Nouveau Front Populaire (NFP) a finalement annoncé hier son candidat au poste de Premier ministre, près de deux semaines et demie après les élections législatives.
La haute fonctionnaire Lucie Castets, 37 ans, a été choisie par les quatre principaux groupes qui composent l’alliance après que plusieurs candidats internes de partis au sein du NFP ont été rejetés par leurs homologues.
Son activité actuelle de fonctionnaire s’articule autour de « la défense des services publics » en France, a précisé le PFN dans un communiqué annonçant sa candidature. Elle a également travaillé au sein des services financiers et de la cellule de lutte contre la fraude et la corruption financière de la mairie de Paris.
Fumée blanche 🌈
On le dit, on le fait.
Le #NouveauFrontPopulaire au Premier ministre : @CastetsLucie.
Validée au consensus de nos quatre formations politiques.
Prochaine étape : Macron doit reconnaître le résultat des élections et la nommer.#OnContinue 🌻 pic.twitter.com/7SaZylwDjd
— Marine Tondelier (@marinetondelier) 23 juillet 2024
Elle a participé à l’annulation des règles de réforme des retraites de 2023, qui ont vu l’âge de la retraite augmenter à 64 ans.
Dans une interview accordée mercredi matin à France Inter, Mme Castets s’est dite « prête » à occuper le poste de Premier ministre.
« L’espoir est revenu, je suis prête, nous sommes prêts, et je demande au président d’assumer ses responsabilités et de me nommer Premier ministre », a-t-elle déclaré.
Elle a ajouté que le président était « incohérent » et « dans un déni de démocratie » après les résultats des élections législatives du début du mois.
En ce qui concerne sa politique, elle a déclaré qu’elle suivrait le manifeste du NFP et a rejeté les appels du président Emmanuel Macron en faveur d’une coalition plus large.
«Une coalition avec le camp présidentiel est impossible en raison de nos profonds désaccords», a-t-elle ajouté.
Lire la suite : Que pourrait apporter directement le Nouveau Front Populaire par décret français
Choisi comme candidat « sûr », mais susceptible d’être critiqué
Bien qu’elle soit relativement inconnue du public, son rôle de fonctionnaire et son absence d’affiliation à aucun parti politique ont aidé le groupe à se prononcer sur elle, dépassant de justesse la date limite (auto-imposée) du 23 juillet par le Parti socialiste pour que l’alliance nomme officiellement un candidat.
Cependant, le choix de sa candidature peut faire l’objet de critiques en raison de son parcours, de sa formation dans des institutions d’élite, notamment École nationale d’administration (ENA) et Sciences Po.
De nombreux hommes politiques et fonctionnaires français fréquentent l’ENA, ou d’autres institutions comme l’ École normale supérieure (ENS), avant de débuter leur carrière politique, ce que certains voient comme une rupture avec le Français « ordinaire ».
Il s’agit d’une critique formulée notamment par les groupes de gauche, qui sont souvent opposés à l’idée de politiciens « institutionnels » et souhaitent que davantage de députés soient issus d’un éventail plus large de la société française.
Pourtant, ceux qui ont déjà travaillé avec elle, dont Fabien Sudry, ancien préfecture du Tarn-et-Garonne, l’ont décrite comme une candidate « brillante » pour le poste, très motivée pour réussir.
Macon rejette sa prétention au poste de Premier ministre
M. Macron a toutefois rejeté cette annonce dans une interview télévisée peu après l’annonce du NFP.
« La question n’est pas (quel groupe choisit un nom en premier). La question est de savoir quelle majorité peut émerger dans le Assemblée nationale « afin qu’un gouvernement puisse adopter des réformes, adopter un budget et faire avancer le pays », a-t-il ajouté.
Le président a également souligné la réélection de la centriste Yaël Braun-Pivet à la présidence de la Assemblée nationale comme signe que son parti était le plus soutenu à la Chambre, et non le NFP.
Lire aussi : « Je ne dissoudrai plus le Parlement », déclare le président Macron