Le président français Emmanuel Macron a annoncé son intention de modifier les soins de fin de vie en France, notamment en rendant l'aide médicale à mourir accessible à ceux qui satisfont à certains critères.
La loi introduirait la possibilité pour les patients de mettre fin à leurs jours par l’auto-injection d’une « substance mortelle », mais autoriserait également l’euthanasie par un soignant ou même un proche parent.
Les propositions seront discutées au Parlement le 27 mai après l'examen du projet de loi par le Conseil des ministres en avril. C’est promis depuis plus d’un an.
Son adoption par le Sénat majoritairement de droite pourrait s'avérer difficile, même si les Français sont généralement favorables aux lois introduisant l'aide à mourir.
Cependant, certains médecins ont critiqué ce projet, affirmant qu'il faudrait faire davantage pour améliorer les soins palliatifs dans le pays avant d'envisager l'euthanasie comme alternative.
Le projet de loi financerait ces services avec un milliard d'euros supplémentaire étalé sur 10 ans, mais « 500 personnes par jour n'ont pas accès aux soins palliatifs en France », a déclaré Claire Fourcade, présidente de la Société française des soins palliatifs.
Elle a déclaré que toutes les trois minutes, une personne meurt en France sans le soutien palliatif nécessaire.
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Que va changer le projet de loi ?
L’option de l’euthanasie et de l’aide à mourir par injection létale sera offerte à certains patients.
Ils devront remplir des conditions, notamment être des adultes sains d'esprit (« capables d'un discernement complet »), souffrir d'une « maladie incurable » dont le pronostic vital est « à court ou moyen terme » et être confrontés à des souffrances « qui ne peut pas être soulagé ».
Les patients devront demander eux-mêmes la décision.
Une fois toutes ces conditions remplies, une équipe de professionnels de la santé se réunira pour voir si la demande doit être accordée.
Si tel est le cas, une substance mortelle sera mise à disposition pour que la personne puisse s'injecter elle-même. S’ils ne sont pas en mesure de le faire eux-mêmes, une autre personne pourra le leur injecter.
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Les membres de la famille ne devraient pas être impliqués
Cela a été critiqué par Mme Fourcade dans une interview avec Le Figaroqui a déclaré qu’il était « sans précédent » de permettre aux membres de la famille de faire des injections à leurs proches.
« Quel soutien y aura-t-il pour les proches qui pourraient être invités à mettre fin à la vie d'un patient ? Comment vont-ils vivre avec l’idée de l’avoir fait ? dit-elle.
Les règles en vigueur dans d'autres pays où l'euthanasie est légale permettent uniquement aux parents de confiance d'approuver la décision d'un membre de la famille ou d'un ami malade, et non d'administrer le médicament eux-mêmes.
« Impliquer ainsi les proches, c’est aussi prendre un risque considérable. Cela suppose qu'ils soient toujours bienveillants, qu'il n'y ait aucune forme de pression ou de contrôle au sein de la famille”, a ajouté Mme Fourcade.
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