Le chef du Rassemblement National nie les accusations liées à l’utilisation abusive des fonds parlementaires européens. Elle dit que l’affaire était de considérer à tort tout comme « suspect ».
La présidente du parti politique d’extrême droite Le Rassemblement National, Marine Le Pen, a dénoncé le procès en cours contre le parti, le considérant comme « suspect » et entaché d’« idées préconçues ».
Mme Le Pen a également remis en question le leadership du Parlement européen.
Le leader était entendu pour la première fois depuis l’ouverture du procès au tribunal correctionnel de Paris le 3 septembre. Le tribunal enquête sur des allégations d’emploi fictif d’assistants parlementaires d’eurodéputés et de détournement de fonds publics.
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“Tout est considéré comme suspect”
Mme Le Pen a été appelée à s’exprimer le 2 octobre en tant que représentante du parti politique, mais pas en tant qu’accusée.
“Je suis surprise que tout soit (considéré comme) suspect dans cette affaire”, a-t-elle déclaré. “Le fait que les assistants parlementaires soient également membres d’un parti ? ‘C’est suspect.’ Mais non, c’est logique. Le fait que le parti soit en difficulté financière est « suspect ». Mais quel parti ne l’est pas ?
“La gestion d’un parti politique est compliquée, et j’espère vous l’expliquer au cours des deux prochains mois”, a-t-elle ajouté.
« Détournement et complicité »
Neuf anciens députés du Rassemblement national, dont Marine Le Pen, sont jugés dans cette affaire, aux côtés de 12 anciens assistants parlementaires et de quatre employés du parti.
Les prévenus sont accusés de détournement de fonds publics, ainsi que de recel ou de complicité de ce délit.
Le Parlement européen allègue que Mme Le Pen a détourné jusqu’à 3,5 millions d’euros entre 2009 et 2016 sous la forme de remboursements de dépenses pour des assistants parlementaires, qui auraient travaillé pour le Rassemblement National (RN) plutôt que pour le Parlement.
En particulier, Thierry Légier, ancien garde du corps de Jean-Marie Le Pen et employé du RN, aurait été payé 7 237 euros par mois par le Parlement européen en tant qu’assistant.
S’il est reconnu coupable, l’accusé s’expose à :
Cette dernière sanction pourrait bloquer les ambitions de Marine Le Pen de se présenter à la présidentielle de 2027.
« Idées préconçues et fabriquées »
Mme Le Pen a nié toutes les accusations.
« L’activité politique est indissociable du mandat parlementaire », a-t-elle déclaré. “Nous ne sommes pas des fonctionnaires, nous sommes des élus du peuple.”
À la barre, l’ancien candidat à la présidentielle a également affirmé qu’il y avait « beaucoup d’idées préconçues dans cette affaire ».
“J’ai l’impression que (ces idées) ont été fabriquées de toutes pièces par le parquet, le Parlement européen”, a-t-elle déclaré.
Elle a ajouté qu’elle considérait le RN comme « la bête noire » de l’Europe et que cette affaire « nous avait mis dans un tunnel un peu comme un rongeur, un tunnel dont on ne peut sortir qu’en suivant le tunnel ».
Ce procès est le deuxième en autant de mois pour Mme Le Pen, qui a récemment perdu en appel contre un jugement selon lequel elle avait diffamé une association humanitaire en 2022. Elle a été condamnée à payer 500 euros de dommages et intérêts.
Cet essai en cours se déroulera à Paris jusqu’au 27 novembre.