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MéditerranéeLes méduses perturbent les vacances des Suisses
Le pourtour méditerranéen, très prisé des Helvètes, est infesté de méduses. Ce fléau risque de se reproduire avec le réchauffement climatique. Les voyagistes suisses sont inquiets.
Elles sont petites, violettes et leurs piqûres sont incroyablement douloureuses: les méduses infestent les plages du littoral méditerranéen, en particulier celles de Corse et de Côte d’Azur, très prisées des touristes suisses. Conséquence: les vacanciers n’osent parfois plus tremper un orteil dans la mer.
Hic: le phénomène de cette année risque de se reproduire fréquemment en été en raison du réchauffement climatique. «Non seulement les températures plus élevées de l’eau, mais il y a aussi moins de prédateurs qui se nourrissent de méduses», explique Sigrid Lüber, présidente d’Oceancare, à nos confrères de 20 Minuten. Le phénomène touche aussi fortement l’Adriatique où le nombre de ces animaux gélatineux pourrait exploser en raison du faible niveau des rivières.
Un réchauffement trop rapide
«Aucune mer au monde ne se réchauffe autant que la Méditerranée», soulignait déjà le WWF en 2021. Un constat qui se vérifie cette année à nouveau: la température de l’eau atteint actuellement 24 à 26 degrés sur les côtes italiennes, alors qu’elle devrait se situer autour des 20-24 °C maximum. Corollaire: cette situation permet aux méduses, notamment les espèces tropicales, de se reproduire jusqu’en période hivernale.
Les méduses, apparues il y a 600 millions d’années, font partie des premiers habitants de la planète. Constituées de 95 à 98% d’eau, dépourvues de cerveau, capables de flotter et nager mais pas de résister aux courants marins, elles font partie de la famille des zooplanctons. Et «elles sont présentes toute l’année, dans un courant qui fait le tour de la Méditerranée et a tendance à rester au large», a expliqué à l’AFP Fabien Lombard, enseignant-chercheur au centre d’océanographie de Villefranche-sur-Mer (F). «C’est le flux de sud qui les a ramenées sur les côtes». Des sites comme meduseo.com permettent de suivre leur présence.

La prolifération des méduses sur le bassin méditerranéen selon le site meduseo.com. En rouge, les sites où leur présence est la plus forte.
Les voyagistes inquiets
Dans le monde du voyage suisse, on observe la situation avec beaucoup d’attention. Chez Kuoni, il n’y a pas encore eu de retours négatifs des clients se plaignant que la baignade dans les destinations proposées par le groupe était compromise en raison des méduses, a indiqué un porte-parole. Mais le voyagiste et ses marques affiliées sont sur leurs gardes: si la situation devait s’aggraver, ils envisagent de prendre des mesures.
Les méduses, un trésor pour la science
(cht)