Nuisances sonores sur la ligne TGV Bretagne : le tribunal ordonne une indemnisation de 200 000 €


L’itinéraire à grande vitesse voit passer plus de 50 trains par jour

Trois riverains réclamaient une indemnisation pour nuisances sonores

Deux propriétaires résidant à proximité d’une ligne TGV en Bretagne doivent recevoir plus de 200 000 € (cumul) d’indemnisation en raison des nuisances sonores et visuelles causées par les trains, a statué un tribunal.

Le tribunal de Rennes (Ille-et-Vilaine) a demandé à l’opérateur ferroviaire national SNCF et à sa filiale Eiffage, constructeur de la LGV (Ligne à Grande Vitesse) Bretagne – Pays de la Loire, de verser des indemnités aux propriétaires.

Un troisième résident a vu sa demande rejetée.

Les propriétés sont situées sur la commune de Domagné et de La Pertre, toutes deux à proximité immédiate de la ligne construite entre 2011 et 2017.

Cet itinéraire voit passer jusqu’à 48 trains chaque jour, et au moins trois pendant la nuit.

Bruit excessif de jour comme de nuit

Un premier propriétaire a été indemnisé à hauteur de 80 000 € pour le bruit excessif provoqué par le passage des trains à proximité de sa propriété, située à environ 150 mètres de la ligne.

“La LGV, dont elle est séparée par des terres cultivées, ne fait l’objet d’aucune mesure acoustique et est implantée sur des talus”, précise le tribunal, laissant le propriétaire “particulièrement exposé, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur”, au bruit des passages. les trains.

“Les niveaux sonores générés sont de nature à gêner toute tranquillité, de jour comme de nuit, et nuisent notamment de manière significative à la jouissance des terrasses d’agrément”, ajoute le tribunal.

Un couple propriétaire d’une propriété et d’un terrain de près de 7 000 m² a reçu 145 000 € en compensation du désagrément causé par le bruit des trains.

Le couple a affirmé avoir demandé à la maîtrise d’œuvre derrière la construction de la ligne d’acheter leur propriété/terrain, craignant l’augmentation du niveau sonore, mais la SNCF avait rejeté la demande.

Ils ont rénové la propriété et le terrain, mais ont déclaré ne plus pouvoir bénéficier de ces améliorations à cause de la ligne de train, estimant leurs pertes à près de 250 000 €.

“Ils ont fait valoir que les travaux leur avaient causé de l’anxiété, de la démotivation et de l’incompréhension, étant donné qu’ils avaient acheté et rénové leur maison pour son environnement calme”, ​​a indiqué le tribunal.

Une lettre de l’un des médecins généralistes du propriétaire a confirmé qu’elle souffrait de fatigue et de problèmes de sommeil directement liés aux trains.

« La ligne à grande vitesse constitue une nuisance visuelle importante par rapport au paysage existant avant sa construction : outre la vue sur l’ouvrage, elle masque la vue particulièrement dégagée sur la campagne et les bois dont bénéficiaient auparavant les requérants », a ajouté le tribunal.

Un troisième résident a demandé une indemnisation de 30 000 €, mais la justice a rejeté cette demande.

Ils réclamaient des dommages-intérêts en raison des nuisances sonores de la ligne, mais leur propriété se trouve à plus de 300 mètres de la ligne.

“La contribution sonore de la ligne à grande vitesse apparaît négligeable, compte tenu de la grande distance parcourue et de l’effet masquant du niveau élevé de bruit routier”, a expliqué le tribunal.

Outre le défaut d’indemnisation, il devra payer 10 000 € d’honoraires d’expertise.

Lire la suite : Nouvelle règle française sur les bagages dans les trains : le personnel reçoit-il une prime pour chaque amende infligée ?

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