Polémique autour de l’extension d’un élevage de poulets en Auvergne-Rhône-Alpes


Les critiques affirment que le plan est une « absurdité sociale et écologique », mais ses partisans affirment qu’il stimulera la production française de poulet

Le nouveau projet controversé vise à créer une « méga-ferme » capable de produire 1,1 million de poulets par an

Habitants, agriculteurs et élus du sud-est de la France sont divisés sur le projet d’extension d’un élevage de poulets de 30 000 à 143 000 oiseaux, après que le projet a été approuvé de manière controversée par la préfecture.

La préfecture de la Drôme a donné son feu vert à l’exploitation située près de Peyrins, dans le département Auvergne-Rhône-Alpes. L’agrandissement permettra de multiplier par cinq le nombre de poules de cette « méga-exploitation » gérée par l’aviculteur français DUC.

Trois nouveaux bâtiments sur le site permettront à la ferme de « produire » jusqu’à 1,1 million de poules par an.

« Des absurdités inconcevables »

Mais certains habitants sont fermement opposés à ce projet.

Bernard Pipon, un riverain qui habite à quelques centaines de mètres de la ferme, a créé un collectif contre le projet et s’est dit prêt à porter l’affaire en justice.

Il dit FranceInfo:« C’est une absurdité sociale et écologique. Là où il y a trois silos à grains (actuellement), il y aura trois bâtiments supplémentaires.

« 143 000 poulets entassés sur moins d’une feuille de papier A4, c’est totalement inconcevable », a-t-il déclaré. « Nous ferons tout ce que nous pouvons pour que cette ferme ne se reproduise pas, ici ou ailleurs. »

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Inquiétudes du maire

Le maire de Peyrins, Philippe Barneron, a lui aussi fait part de ses inquiétudes et a refusé de signer le permis de construire du projet.

M. Barneron a évoqué des problèmes tels que l’augmentation des insectes nuisibles dans la région et un trafic local accru (car il y aura deux gros camions supplémentaires qui se rendront à la ferme et en reviendront chaque jour). La ferme devrait également consommer 11 000 m3 d’eau par an, dans une région déjà touchée par la sécheresse.

« Nous aurons beaucoup moins d’eau, c’est évident », a-t-il déclaré. « Nous avons des restrictions d’eau dans notre région depuis deux ans. Nous sommes limités dans notre utilisation de l’eau pour l’irrigation, le nettoyage des voitures et le remplissage des piscines.

« Pourquoi devrions-nous permettre à certaines personnes d’augmenter leur consommation d’eau et pas à d’autres ? »

Malgré l’opposition du maire, le préfet lui a donné tort. « J’ai essayé, mais ils ont gagné », a déclaré M. Barneron.

« J’ai l’impression que nous n’avons pas été entendus », a-t-il déclaré. « Nous sommes très petits. Dans notre petite commune de 1 700 habitants, nous n’avons pas de grand service juridique, donc nous nous sentons très seuls. »

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« Normes françaises pour l’alimentation des volailles »

En revanche, Thierry Momé, représentant de la filière avicole à la Chambre d’agriculture de la Drôme – et lui-même éleveur de volailles – a défendu le projet, affirmant qu’il contribuerait à stimuler la production et les normes françaises de poulet.

« Les volailles importées, même si elles sont de qualité, ne respectent pas le même cahier des charges que celui auquel les éleveurs français sont tenus de se conformer », a-t-il déclaré. « Interdire les élevages de volailles en France reviendrait à favoriser les importations avec des aliments moins standardisés que ceux que nous souhaitons interdire en France. »

Côté bien-être animal, l’éleveur souligne qu’avec 21 poulets par mètre carré, la ferme respecte les normes européennes.

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