Querelle autour d’une ligne électrique à haute tension qui reliera des projets verts à Fos-sur-Mer
Le projet d’une ligne électrique de 65 km de long et de 400 000 volts pour acheminer l’électricité des centrales nucléaires de la vallée du Rhône vers le site industriel de Fos-sur-Mer, près de Marseille, suscite une certaine opposition.
La nouvelle ligne est nécessaire car de nouvelles usines consacrées à des projets industriels verts, dont une usine de production d’hydrogène gazeux et une autre de fabrication de panneaux solaires, sont prévues à Fos-sur-Mer.
L’organisme gouvernemental qui gère les lignes à haute tension, Réseau de Transport d’Électricité (RTE), insiste sur le fait que les lignes aériennes, où des pylônes de 50 à 60 m de haut transportent jusqu’à 20 câbles distincts, sont le seul moyen d’acheminer l’électricité supplémentaire sur le site.
Les opposants contestent cette hypothèse, affirmant que les câbles enterrés, voire les câbles sous-marins comme ceux qui se trouvent sous la Manche, sont meilleurs car ils sont moins exposés aux tempêtes.
Des groupes de pression contre le projet de 300 millions d’euros se sont formés le long de chacun des tracés prévus pour les pylônes, dont certains traversent des réserves naturelles protégées.
Une organisation centrale, appelée Stop THT 13000, compte 24 de ces groupes parmi ses membres et des affiches contre la ligne sont apparues le long de nombreuses routes de la région.
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Industrie lourde
Fos-sur-Mer a longtemps été identifié comme le site industriel qui émet le plus de dioxyde de carbone en France en raison de la grande raffinerie de pétrole et de l’aciérie qui y sont implantées.
Les opposants à la ligne se demandent si l’industrie existante a fait beaucoup pour réduire les émissions et soutiennent que si elle l’avait fait, la nouvelle ligne, dont RTE espère qu’elle ouvrira en 2027, ne serait pas nécessaire.
Parmi les opposants figure Patrick de Carolis, qui fut un grand reporter de radio et de télévision en France avant de prendre sa retraite et d’être élu maire d’Arles, dans le département des Bouches-du-Rhône.
Il a fait valoir que la nouvelle ligne va à l’encontre d’une stratégie établie de longue date pour la région, où l’industrie est concentrée à Fos-sur-Mer et équilibrée par l’agriculture, l’artisanat, le vin et le tourisme dans d’autres régions.
Les partisans du projet, dont le syndicat CGT, accusent les opposants d’hypocrisie et de faire pression pour une industrie verte jusqu’au moment où elle empiète sur leur vision.
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