Le parti de la France Insoumise a annoncé son objectif dans une lettre ouverte ce week-end
Le parti d’extrême gauche La France Insoumise a lancé une procédure de destitution contre le président Macron, l’accusant de “refus d’agir” sur les résultats des élections législatives.
Cette action est « condamnable » et va à l’encontre des « devoirs du mandat présidentiel », écrivent les signataires du parti dans une lettre ouverte publiée dans La Tribune du Dimanche le 18 août.
« Nous écrivons cette lettre ouverte comme un avertissement solennel », écrivent les auteurs. Parmi les signataires figurent le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, le coordinateur du parti, Manuel Bompard, et la cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot.
La lettre met également en avant l’objectif du parti de destituer M. Macron.
Emmanuel Macron « doit savoir que tous les moyens constitutionnels seront utilisés pour le destituer plutôt que de nous soumettre à cette manœuvre contre la règle fondamentale de la démocratie. En France, le seul maître est le vote populaire », poursuit la lettre.
Macron doit tenir ce vendredi (23 août) une réunion en vue de former un nouveau gouvernement, soit environ un mois et demi après les élections législatives, qui ont été retardées en raison de la tenue des Jeux olympiques de Paris.
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Or, La France Insoumise affirme que M. Macron s’apprête à « nommer un chef de gouvernement sans tenir compte du résultat politique » de ces élections.
La lettre cite l’article 68 de la Constitution, qui permet au Parlement de destituer le président pour « manquement à ses devoirs manifestement incompatibles avec l’exercice de son mandat ».
Mais pour que ce processus soit mis en œuvre avec succès, il faudrait d’abord que le Parlement adopte une telle loi. La procédure prévoit que l’Assemblée et le Sénat se constituent en sorte de « haute cour ». Cela nécessiterait une majorité des deux tiers dans chaque chambre, suivie d’un vote de tous les députés.
Cela constituerait probablement un défi pour le LFI, étant donné qu’il ne bénéficie pas actuellement d’un grand soutien pour sa position parmi les autres partis.
Le chef du Parti socialiste, Olivier Faure, a déclaré que son parti ne soutiendrait pas une procédure de destitution de M. Macron. Il a dit préférer une « censure » et a répété sur X (Twitter) que la lettre ouverte n’avait été soutenue que par LFI.
Cette tribune n’est signée que par les dirigeants de LFI. Elle n’engage que leur mouvement. La réponse à une nomination d’un PM qui ne serait pas conforme à la tradition républicaine, est la censure. https://t.co/1hq3x4K9kR
— Olivier Faure (@faureolivier) 18 août 2024
Qui pourrait être Premier ministre ?
Le 26 juillet, M. Macron a exclu la possibilité de nommer la candidate du Nouveau Front Populaire Lucie Castets au poste de Premier ministre, affirmant qu’elle ne serait pas en mesure de rassembler suffisamment de soutiens à l’Assemblée pour gouverner.
Depuis, d’autres noms possibles ont été évoqués, parmi lesquels Xavier Bertrand (actuel président du conseil régional des Hauts-de-France) et Bernard Cazeneuve, ancien député de la Manche et ancien Premier ministre (du 6 décembre 2016 au 15 mai 2017).
Cependant, ces noms n’ont pas été confirmés.