Prolongation des périodes de détention et autres propositions


Le gouvernement français a confirmé qu’il présenterait un nouveau projet de loi sur l’immigration qui serait débattu au Parlement. Assemblée nationale début 2025.

Son objectif principal serait d’allonger la durée pendant laquelle les immigrants jugés dangereux peuvent être détenus dans des centres de détention avant d’être extradés, mais il inclura probablement d’autres propositions, a déclaré la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon.

Un important projet de loi sur l’immigration a été promulgué début 2024, ce qui signifie que les nouvelles propositions seront débattues seulement un an après les dernières modifications.

Ce sera la 33e fois en 44 ans que des modifications de la loi sur l’immigration seront débattues.

L’actuel ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui sera le fer de lance du projet de loi, est notamment un partisan de la ligne dure en matière d’immigration et a proposé divers amendements au projet de loi sur l’immigration adopté plus tôt cette année.

Que peut-on ajouter à la facture ?

L’annonce des intentions du gouvernement fait suite à l’assassinat d’une étudiante prénommée Philippine, une adolescente dont le corps a été retrouvé au Bois de Boulogne (Paris) en septembre.

On pense qu’elle a été tuée par un ressortissant marocain qui avait quitté un centre de détention au début du mois, alors qu’il avait atteint la limite de 90 jours pour rester dans l’établissement.

Le gouvernement attendait que sa demande d’extradition soit approuvée par les autorités marocaines, mais n’a pas pu le maintenir en détention au-delà de cette limite de 90 jours.

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A cet effet, l’objectif principal de la loi est “”la prolongation des périodes de détention dans les centres de rétention administrative” pour les étrangers dangereux invités à quitter le pays, a déclaré Mme Brégeon à BFMTV.

Les non-Français invités à quitter la France sont soumis à une obligation de quitter le territoire français (obligation de quitter le territoire français).

Actuellement, la durée pendant laquelle ces étrangers « illégaux » peuvent être maintenus dans des centres de détention lorsque cela est nécessaire (sauf en cas de terrorisme) est limitée à 90 jours, pendant que les autorités françaises attendent l’approbation des demandes d’extradition.

Le gouvernement souhaite plus que doubler cette limite, pour la porter à un maximum de 210 jours.

Mais le gouvernement “ne s’interdit pas d’envisager d’autres mesures”, a ajouté Mme Brégeon, réitérant les propos du Premier ministre selon lesquels il n’y avait “pas de tabous lorsqu’il s’agit de protéger les Français” sous la nouvelle administration.

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L’architecte du nouveau projet de loi est un fervent anti-immigration

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, présidait le groupe des Républicains au Sénat lorsque le précédent projet de loi sur l’immigration a été débattu au début de cette année.

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Il a été le fer de lance d’une campagne visant à imposer des mesures strictes de droite dans le projet de loi, dont beaucoup ont finalement été acceptées par le gouvernement alors qu’il cherchait l’approbation du Sénat (et de l’extrême droite) pour que la législation soit adoptée.

Il sera ensuite chargé d’élaborer le nouveau projet de loi qui sera soumis au Assemblée nationale.

Les politiques supplémentaires ajoutées au dernier projet de loi sur l’immigration par M. Retailleau et d’autres comprenaient un quota sur le nombre de migrants autorisés à entrer en France, la réintroduction d’un bureau gouvernemental pour réprimer les résidents illégaux, des mesures plus strictes sur la collecte des dépôts universitaires des étrangers. étudiants et des règles plus strictes pour l’obtention du visa de regroupement familial.

Des parties importantes de la loi stricte sur l’immigration adoptée par le Parlement ont finalement été rejetées par le Conseil Constitutionnel (Première autorité constitutionnelle française, qui peut rejeter tout ou partie d’une loi avant son entrée en vigueur).

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Elles ont été largement rejetées pour des raisons de procédure et n’ont donc pas été jugées « inconstitutionnelles ».

Cela signifie que de telles politiques pourraient apparaître dans le prochain projet de loi et, si tel est le cas, ne pourraient pas être rejetées.

Est-ce que ça risque de passer ?

Le projet de loi final voté l’année dernière a été fortement influencé par les forces de droite, tant au Sénat qu’au Parlement. Assemblée nationale puisque le gouvernement minoritaire a accepté des amendements au projet de loi afin d’assurer son adoption.

Il est probable que ce soit la même chose cette fois-ci, surtout avec M. Retailleau à la tête de l’élaboration du projet de loi.

Pour garantir que le projet de loi soit voté, le gouvernement devra s’appuyer sur le soutien (ou du moins, pas sur l’opposition) de l’extrême droite. Rassemblement National (RN) et ses alliés – il n’est pas certain que les forces de gauche au Parlement voteront contre le projet de loi.

Cela signifie donc que le gouvernement devra peut-être s’orienter vers des politiques anti-immigration plus extrêmes pour obtenir le soutien dont il a besoin de la part de l’extrême droite, sachant qu’il n’y a aucune chance d’obtenir le soutien de la gauche.

La porte-parole du gouvernement, Mme Brégeon, a déclaré que les ministres “ne chercheront pas le soutien du RN” pour le projet de loi sur l’immigration et qu’ils consulteraient tous les groupes parlementaires sur sa création.

Cependant, la composition actuelle du Assemblée rend pratiquement impossible l’adoption d’un projet de loi sans l’approbation implicite du RN, car l’opposition de l’extrême droite condamne essentiellement l’adoption de tout projet de loi (les députés de gauche voteront presque toujours contre le gouvernement, avec un nombre de députés aux extrêmes) de la Chambre, dépassant de loin ceux qui soutiennent le gouvernement).

En outre, même certains députés centristes faisant partie de la coalition gouvernementale pourraient se prononcer contre le projet de loi, s’il est jugé trop extrême.

L’ancien Premier ministre Gabriel Attal a déclaré qu’il ne pensait pas qu’un nouveau débat sur l’immigration soit une priorité.

“Certaines mesures (du dernier projet de loi) ne sont pas encore en vigueur, car les décrets n’ont pas encore été pris”, a-t-il déclaré ce matin au média France Inter.

« Cela ne sert à rien de faire une loi pour le plaisir de faire une loi… ce qui compte n’est pas tant de savoir si nous faisons ou non une loi, mais ce que nous voulons y mettre », a-t-il ajouté.



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