Plus d’un million de manifestants ont protesté jeudi 19 janvier contre la réforme des retraites portée par le gouvernement. Une préoccupation majeure pour l’Elysée, alors que l’examen du texte va débuter à l’Assemblée nationale.
Pour tenter d’allumer des contre-feux médiatiques, le service communication du président a organisé une rencontre entre Emmanuel Macron et dix éditorialistes de la presse parisienne.
« Une rencontre en toute discrétion. On y trouve Guillaume Tabard (Le Figaro), Dominique Seux (France Inter, Les Echos), Françoise Fressoz (Le Monde), Nathalie Saint-Cricq (France Télévisions). L’objectif de l’Elysée, c’est qu’Emmanuel Macron distille la bonne parole, donne lui-même les éléments de langage aux dix journalistes les plus influents de la presse parisienne, afin que la parole présidentielle influe dans l’opinion et pourquoi pas l’influence », relate la journaliste Eve Roger dans l’émission C’est médiatique sur France 5.
Des éléments de langage repris quelques heures après le déjeuner
Mais les participants sont tenus de respecter une condition lors de ce déjeuner. Ils ont pour ordre de ne pas dire qu’ils ont vu Emmanuel Macron. Autre condition, fixée par l’Elysée : ne pas citer le président.
Résultat, quelques heures après le déjeuner, « la plupart des propos du président sont repris dans la plupart des médias invités », note Eve Roger.
L’élément de langage d’Emmanuel Macron qui dit ne pas croire à « la victoire de l’irresponsabilité », est repris par tous les médias présents au déjeuner, sans citer le président.
« Les journalistes prennent des libertés avec la vérité, ce qui ne manque pas de poser des questions éthiques », conclut Eve Roger. Le déjeuner lui, ne restera pas longtemps secret. La newsletter Politico, lue par 40.000 personnes, en a dévoilé son existence quelques heures après.