C’est un phénomène bien connu des habitants du Sud-Ouest. La galerne, ou « brouillarta » au Pays basque, entraîne une chute brutale des températures. C’est ainsi que l’alerte rouge à la canicule a été levée ce mardi matin sur 15 départements de la façade atlantique, après des records de températures inédits enregistrés lundi. « Une masse d’air océanique plus fraîche est arrivée par l’ouest », mettant fin à « l’épisode caniculaire intense sur la façade atlantique », relève le bulletin de Météo-France.
L’institut de surveillance météorologique avait prévenu : « Après une journée caniculaire, changement brutal prévu des conditions sur la côte aquitaine » avec une chute des températures jusqu’à 20 °C en une ou deux heures. Ce changement soudain s’accompagne également de vents violents, allant jusqu’à 70 km/h.
Qu’est-ce que la galerne ?
« La galerne est un phénomène météorologique violent », selon Météo France. Ce phénomène se caractérise par « la rotation violente du vent dans une direction voisine de l’ouest/nord-ouest associée à un brusque accroissement de la vitesse du vent » ; « une chute brutale de la température et une rapide remontée de l’humidité relative. La température chute souvent de 12 à 15 degrés, l’humidité grimpe de 20 ou 30 % vers 85 à 90 %, le tout quasi simultanément et en quelques minutes » ; « une propagation d’ouest en est (sur une distance parfois relativement courte). » Le phénomène météo peut également s’accompagner de fortes précipitations.
Est-ce un phénomène fréquent ?
La galerne est assez fréquente dans le Sud-Ouest du pays, et plus largement sur la côte atlantique. Elle a même ses différentes appellations en fonction de la région : « gwalarn » ou « galerno » en Bretagne, « embatta » ou « brouillarta » au Pays basque, explique Météo-France.
La galerne s’était déjà invitée dans l’actualité en juin dernier, lors de la dernière canicule. Le 18 juin dernier, la ville de Biarritz avait perdu 19 °C en quarante-cinq minutes. De quoi faire fuir les vacanciers qui prenaient un bon bain de soleil sur les plages du Sud-Ouest. Lundi, la galerne a encore frappé faisant perdre des dizaines de degrés en quelques heures. En 2019, même chose au bassin d’Arcachon et Pays basque où la température avait chuté de 10 à 12 °C en une vingtaine de minutes, rappelle Ouest France.
Selon Météo-France, la galerne vient changer le paysage soudainement trois à quatre fois par an en moyenne et principalement de mai à octobre. Elle se produit surtout entre 12 heures et 21 heures. « 89 % des cas de galerne à Biarritz ont lieu dans ce créneau horaire dont 43 % entre 15 et 18 heures », précise l’institut spécialisé.
Est-il dangereux ?
S’il peut paraître inoffensif, parfois même salvateur pour venir rafraîchir l’atmosphère irrespirable de la canicule, ce phénomène s’accompagne donc de vents violents qui peuvent devenir dangereux. C’est pourquoi, la préfecture maritime a « formellement » déconseillé lundi les baigneurs de pratiquer des loisirs nautiques au long du littoral sud atlantique.
Appel à la prudence également pour les pompiers qui tentent de maîtriser les incendies qui ont ravagé plus de 19.000 hectares de forêt en Gironde. Le vent rend en effet leur tâche plus compliquée comme on peut le voir sur des vidéos prises par des habitants et diffusées sur les réseaux sociaux.
Cette bascule de vent a par ailleurs poussé les fumées des deux incendies géants vers le nord et elles ont enveloppé depuis lundi soir la métropole de Bordeaux, accompagnées d’une odeur âcre. Le Département a demandé de ne pas appeler les secours : « Si vous craignez de respirer les particules, mettez un masque que vous utilisiez pour vous protéger du Covid. Il faut attendre que le vent tombe ».