Retards importants et incohérences dans les services ferroviaires français : un rapport complet


Plus de 11% des services TER sont en retard, la France arrivant derrière l’Allemagne et l’Italie

Les trains TER ont un taux de retard global de 11,2 %, selon les chiffres

En France, trop de trains sont en retard, et les services (et les indemnisations en cas de retard) varient considérablement d’une région à l’autre, indique un nouveau rapport de consommation.

Le rapport de l’association de consommateurs UFC-Que Choisir dénonce des retards trop importants dans les trains en France, constatant que près d’un TER sur cinq connaît des retards importants, ainsi qu’un “manque de transparence” sur les raisons du retard et de fortes disparités entre régions.

A lire aussi : Dix mois de service limité annoncés pour une ligne ferroviaire majeure dans le sud de la France

Le groupe a déclaré que la mauvaise qualité du service ferroviaire était encore plus pertinente dans le contexte actuel, où les gens doivent être encouragés à abandonner les véhicules individuels.

« Alors que les enjeux environnementaux, mais aussi de pouvoir d’achat, imposent plus que jamais de tout mettre en œuvre pour réduire l’usage de la voiture particulière, l’offre ferroviaire n’est pas à la hauteur », précise-t-il, ajoutant que la voiture particulière représente encore 74% des déplacements quotidiens domicile-travail en France.

Le groupe cite les chiffres 2023 de l’Autorité de régulation des transports (ART), qui montrent que 9,6 % des trains TER ont été annulés et que 11,2 % des services qui circulaient ont été retardés d’au moins cinq minutes.

Les taux de retard varient selon la région

Les taux de retard varient considérablement selon les régions, selon le rapport.

Un représentant de la région PACA a affirmé que la SNCF avait négligé les services de la région.

Ils ont déclaré : « (Nous promettons) de mettre la SNCF face à ses responsabilités.

« La dégradation de la qualité de service en 2023 a conduit la Région Sud à appliquer une pénalité de 2,5 millions d’euros à la SNCF dans le cadre de son contrat. Dans la nouvelle convention TER, le dispositif de pénalité a été encore durci, le montant maximum étant porté à 4 millions d’euros. »

La SNCF a proposé un plan d’action pour remédier à ce problème, “afin de mettre les services en conformité avec les objectifs fixés dans la convention entre la SNCF et la région”, a-t-elle ajouté. Mais les chiffres ne le montrent pas encore.

Le rapport révèle également que certaines données de la SNCF sur les retards sont incomplètes, certaines données n’étant disponibles qu’au niveau régional et non par ligne de train. Il peut donc être difficile d’obtenir une image précise, précise-t-il.

« Par exemple, en Nouvelle-Aquitaine, la ligne Limoges-Brive affiche un taux cumulé de retards et d’annulations de 3,3 %, contre 23,4 % pour la ligne Bayonne-Tarbes », peut-on lire. « De même, les taux moyens de retard actuellement publiés ne reflètent pas les difficultés rencontrées par les usagers aux heures de pointe, c’est-à-dire à des moments où ces perturbations ont des conséquences particulièrement dommageables. »

Lire aussi : Le prix des billets de train en France pourrait augmenter une deuxième fois cette année

Une rémunération variée

Les prix d’indemnisation pour les retards varient également considérablement selon les régions, indique le rapport.

Par exemple, l’Auvergne-Rhône-Alpes et l’Occitanie ne prévoient aucune indemnisation en cas de retard des TER.

En revanche, c’est la région Centre-Val-de-Loire qui propose le plus, avec un remboursement pouvant aller jusqu’à 30 % du prix de l’abonnement « si au moins 15 % des trains de la ligne empruntée ont subi un incident ».

Selon l’UFC-Que Choisir, cette disparité ne fera que dissuader encore plus les gens d’utiliser le train.

Demandes de rapport

L’association de consommateurs a appelé les autorités à « prendre conscience » de ces chiffres et a demandé :

  • Transparence totale sur les données de fiabilité du TER

  • L’uniformisation des primes et sanctions liées à la qualité de service dans les contrats régionaux

  • L’instauration d’une indemnisation standardisée et systématique des usagers en cas de retards récurrents

  • L’harmonisation des conditions d’indemnisation entre les régions, au plus haut niveau déjà existant

La France, un pays « peu performant »

Le rapport condamne également la France, la qualifiant de « l’un des pays les moins performants d’Europe ».

Le taux de retard de la France est de 11,2%, comparé à celui de l’Italie (8%) et de l’Allemagne (9%). Seules la Belgique et la Suède font pire que la France, avec des taux de retard respectifs de 11,5% et 14%, précise le rapport.

Related posts

Nouveau système de sécurité aux frontières de l’UE : retards et inquiétudes potentiels

L’UE interdit la pâte à tartiner virale algérienne « El Mordjene » pour des raisons de santé

Des militants bretons protestent contre la hausse des résidences secondaires et des locations de courte durée