Six personnes placées en détention provisoire pour le meurtre d’un adolescent français


Lyon (AFP) – Six personnes ont été placées en détention provisoire pour le meurtre d’un adolescent français dont la mort lors d’une soirée dansante dans un village a suscité une controverse politique en France, a annoncé dimanche le parquet.

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Le week-end dernier, un élève de 16 ans, identifié uniquement sous le nom de Thomas, a été poignardé lorsqu’un groupe d’étrangers s’est abattu sur une foule festive rassemblée à Crépol, dans la région sud-est de la Drôme, pour une soirée dansante à la salle des fêtes.

Il est décédé alors qu’il se rendait à l’hôpital. Huit autres ont été blessés.

Mardi, neuf suspects, dont trois mineurs, ont été arrêtés en lien avec le meurtre de l’adolescent.

Trois sont mineurs, les autres ont entre 19 et 22 ans.

Après 96 heures de garde à vue, les suspects ont été transférés samedi au palais de justice de Valence.

Le parquet avait demandé l’ouverture d’une enquête pour tentative d’assassinat et “assassinat en bande organisée”.

Motif peu clair

Neuf personnes ont été mises en examen “conformément à la demande du ministère public”, a indiqué le procureur Laurent de Caigny dans un communiqué, sans donner plus de précisions.

“Six personnes, dont deux mineurs, ont été placées en détention provisoire”, a-t-il ajouté. “Trois personnes, dont un mineur, ont été placées sous contrôle judiciaire.”

Samedi, le procureur a déclaré que le mobile et les détails du crime n’avaient pas encore été pleinement établis.

Selon l’enquête préliminaire, une altercation ayant débuté à l’intérieur du dancing, possiblement liée à une remarque sur la coiffure de l’un des suspects, s’est poursuivie à l’extérieur. D’autres jeunes sont arrivés dans une ou deux voitures.

Neuf témoins ont rapporté avoir entendu des propos visant “les Blancs”, a précisé le procureur de la République.

Cependant, de Caigny a déclaré que l’enquête ne peut à ce stade affirmer avec certitude que les victimes ont été ciblées sur la base de leur race, de leur origine ethnique ou de leur religion.

La plupart des suspects reconnaissent avoir été à Crépol, mais nient avoir poignardé qui que ce soit.

Marche de rue

Mercredi, plus de 6 000 personnes ont défilé à Romans-sur-Isère, dans le sud-est du pays, à la mémoire de Thomas.

Environ 2 000 personnes ont assisté vendredi aux funérailles de l’adolescent dans le village de Saint-Donat-sur-l’Herbasse.

Même avant les arrestations, les politiciens d’extrême droite n’avaient pas tardé à imputer l’attaque aux jeunes issus de l’immigration vivant dans des logements sociaux.

“Maintenant, le racisme anti-blanc frappe nos campagnes”, a déclaré Marion Maréchal, tête de liste du parti d’extrême droite Reconquête ! parti de l’ex-espoir présidentiel Eric Zemmour aux élections européennes de l’année prochaine, a affirmé sur X, anciennement Twitter.

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