Enfin une victoire française ! Christophe Laporte (Jumbo Visma) a remporté la 19e étape du Tour de France entre Castelnau-Magnoac et Cahors, au terme d’un sprint surpuissant. Le Français a raconté les coulisses de cette victoire après l’arrivée.
Est-ce la plus belle journée de votre carrière ?
CHRISTOPHE LAPORTE. Oui. Même si je n’oublie pas Paris Nice (il a remporté une étape cette année). Là, ça reste le Tour de France, c’est ce qui se fait de mieux.
Vous apportez enfin une première victoire d’étape française sur ce Tour…
Beaucoup de Français attendaient cette victoire, je suis très heureux de la leur apporter. Ça arrive vers la fin du Tour de France, tout le monde est heureux, tant mieux.
Vous avez quitté Cofidis pour Jumbo l’an dernier. À quel point ce transfert a contribué à votre victoire aujourd’hui ?
Ce passage chez Jumbo a contribué à 100 % à cette victoire. C’est beaucoup de travail en amont. Les deux derniers mois, j’ai passé six semaines de stage en altitude, j’ai couru le Dauphiné… C’était une préparation énorme, loin de la maison. Dans cette équipe rien n’est laissé au hasard, la préparation, la nutrition, le matériel… Et tous les coureurs sont de très bons coureurs, c’est l’élite mondiale. C’est grâce à eux que j’en suis là. J’ai une forme que je n’ai jamais eue encore.
Deviez-vous faire le sprint ?
Le briefing état clair, la priorité c’était Jonas (Vingegaard, le maillot jaune), il fallait le protéger le mieux possible et l’emmener jusqu’aux 3 km. Ça pouvait être une journée très nerveuse, ça l’a été, mais pas tant que ça finalement. On a couru à l’avant, comme d’habitude. On avait prévu de faire le sprint ensuite. Et à 100 km de l’arrivée environ, Wout (van Aert) m’a dit : C’est pour toi. Je vais m’occuper de Jonas jusqu’aux 3 km, et tu pourras faire le sprint. Tout s’est bien passé, et à 3 km, ils m’ont dit, vas-y, tu as carte blanche. Ça s’est super bien déroulé.
Votre équipe peut-elle encore gagner les deux dernières étapes ?
Je pense que c’est possible. On a déjà cinq victoires, on est déjà très heureux. Wout est motivé pour demain (le contre-la-montre). Jonas peut aussi très bien courir. Wout a déjà gagné sur les Champs-Elysées et s’il peut le refaire, on ne va pas s’en priver.
Que répondez-vous à ceux qui disent que votre équipe gagne trop ?
Ça me fait rigoler. Tous les coureurs, on travaille très dur pour ça, on fait le maximum sur chaque étape, pour l’emporter. Quand on a un coureur comme Wout van Aert, il peut gagner beaucoup d’étapes. On a aussi l’un des meilleurs grimpeurs du monde, Jonas. Aucun coureur ne nous a demandé d’en laisser un peu. Et si une autre équipe gagnait autant, je ne lui demanderais pas.
Comment vous organisez-vous dans l’équipe avec tous ces coureurs et tous ces objectifs ?
Au départ de chaque étape, on a un plan très précis, on sait qui va faire quoi. Ça aide vachement dans la tête de chaque coureur. On a des objectifs, prioritaires sur les autres, et quand ils sont atteints, on peut passer au suivant. C’est ce qui nous permet de cumuler maillot jaune, maillot vert, victoires d’étapes…
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur Wout van Aert ?
C’est un champion. Il apporte énormément à l’équipe, et à moi personnellement. Il va toujours de l’avant, il est toujours très motivé. C’est un des meilleurs coureurs du monde dans son ensemble, il apporte de la motivation, il aide à me surpasser, on l’a vu sur les classiques. C’est vraiment un leader de groupe.