Un incendie en cours depuis plusieurs jours dans les silos à grains du port de Beyrouth, frappé par une explosion meurtrière en 2020, a ravivé le traumatisme de proches de victimes à moins d’un mois du deuxième anniversaire du drame.
La déflagration, déclenchée le 4 août 2020 par un incendie dans un entrepôt abritant des centaines de tonnes de nitrate d’ammonium stockées sans précaution, a fait plus de 200 morts et 6.500 blessés et dévasté des quartiers entiers de la capitale libanaise. Touchés de plein fouet par le souffle de l’explosion, les silos à grains du port s’étaient partiellement écroulés.
Un incendie début juillet 2022, presque deux ans après le drame de 2020
L’incendie, qui s’est déclaré début juillet 2022 dans la partie la plus endommagée des silos, a été causé par la fermentation des stocks de grains restants, conjuguée à de fortes températures. Les flammes et la fumée qui se dégagent sont visibles à des kilomètres à la ronde, et des photos de l’incendie ont été largement partagées sur les réseaux sociaux.
Toute tentative pour venir à bout de l’incendie –par voie maritime, terrestre ou aérienne– pose davantage de risques d’effondrement des silos que l’incendie lui-même, a affirmé le ministre de l’Economie Amin Salam qui s’est rendu sur place jeudi.
« Lorsqu’on le voit (le feu) on se rappelle la tragédie du 4 août (…) on éprouve de la douleur », a déclaré à l’AFP Kayan Tlais, qui a perdu son frère dans l’explosion.
« L’incendie et l’odeur de la fumée sont horribles et ravivent le traumatisme des membres de ma famille et de mes voisins », a dit à l’AFP Lara Khatchikian, une habitante d’un quartier proche du port.
Quelles conséquences de l’incendie actuel ?
lSelon e ministre de l’Economie, le gouvernement étudie les solutions possibles pour éviter notamment de démolir les silos. Le directeur général des silos du port, Assaad Haddad, a expliqué que la température émise par l’incendie n’était pas suffisamment élevée pour provoquer des dommages structurels ou dégager une fumée toxique.
« C’est la raison pour laquelle nour prenons notre temps » pour l’éteindre, a-t-il dit.
En avril, le Liban avait ordonné la démolition des silos mais, selon Amin Salam, la décision a été suspendue en raison de l’opposition des proches des victimes du drame qui veulent en faire un lieu de mémoire.