Une personne a été noyée et une autre grièvement blessée dans la nuit de jeudi à vendredi lorsqu'un bateau transportant des dizaines de migrants tentant de rejoindre les côtes anglaises a chaviré dans la Manche, ont indiqué les autorités maritimes françaises.
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Deux autres personnes sont “potentiellement portées disparues”, a indiqué la préfecture régionale maritime à l'AFP.
Au total, 66 personnes ont été récupérées du bateau, dont les deux blessés, ajoute le communiqué.
Parmi les personnes récupérées, “une victime inconsciente, dans un état critique, a été transportée par hélicoptère vers l'hôpital de Calais” tandis qu'une seconde “n'a pas pu être réanimée”.
L'état de la personne grièvement blessée s'est ensuite stabilisé, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.
Les coordinateurs français des secours en mer à Gris Nez, près de la ville portuaire de Calais, dans le nord du pays, ont été avertis dans la nuit qu'un bateau de migrants était en difficulté à moins de huit kilomètres de la côte.
Un navire de sauvetage est arrivé dans la zone vers minuit trente minutes (23h30 GMT), ont indiqué les autorités maritimes.
Après que l'équipage ait trouvé l'un des tubes de flottabilité du bateau de migrants « dégonflé » et des personnes « dans l'eau », ils ont ramené tous ceux qu'ils pouvaient trouver à Calais.
Recherche de survivants
Une autre personne a été grièvement blessée lors d'une autre tentative de traversée de la Manche vendredi matin au large de Sangatte, juste à l'extérieur de Calais, ont indiqué les autorités locales.
Des bateaux et des avions sont toujours à la recherche des survivants, tandis que le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, est attendu à Calais vendredi matin pour une visite prévue précédemment.
La région autour de Calais, point de départ de la traversée la plus courte de la Manche vers la Grande-Bretagne, est depuis longtemps un haut lieu de migration.
Deux décennies après la fermeture d'un centre de la Croix-Rouge à Sangatte, des centaines de personnes vivent toujours sous des tentes et des abris de fortune près de Calais et de Dunkerque, espérant avoir l'occasion de faire la traversée cachées dans un camion ou à bord d'un petit bateau.
Les petits bateaux sont une priorité politique pour le gouvernement britannique et une pomme de discorde avec la France, alors que des dizaines de milliers de personnes effectuent chaque année cette dangereuse traversée.
Le bilan humain est élevé, avec l'un des pires naufrages jamais enregistrés il y a deux ans, qui a coûté la vie à 27 personnes.
Les tentatives des forces de sécurité françaises pour contrecarrer les migrants avant qu'ils ne prennent l'eau “n'ont fait qu'augmenter les risques, la détresse et les décès”, a écrit l'association d'aide aux migrants Utopia 56 sur X (anciennement Twitter).
Régime contesté au Royaume-Uni
La question est devenue une énorme controverse politique pour le Premier ministre conservateur Rishi Sunak, qui souhaite mettre en œuvre un projet contesté visant à expulser les migrants arrivant au Rwanda à titre dissuasif.
Les autorités maritimes affirment que neuf personnes ont été tuées lors de traversées de la Manche par des migrants jusqu'à présent cette année.
Fin novembre, un bateau de migrants transportant 60 personnes a coulé, noyant un homme et une femme d'une trentaine d'années. Un autre corps retrouvé sur une plage quelques jours plus tard pourrait être celui d'un autre passager du même bateau.
Et en août de cette année, six Afghans âgés de 21 à 34 ans se sont noyés après le chavirage de leur petit bateau.
Les autorités françaises affirment que les bateaux sont de plus en plus surchargés, avec un nombre moyen d'environ 53 passagers presque le double de la moyenne d'il y a deux ans.
Plus de 28 000 personnes ont traversé la Manche depuis le début de cette année, selon les statistiques du gouvernement britannique à fin novembre, contre près de 46 000 sur l'ensemble de l'année dernière.
(avec l'AFP)