Un monument aux animaux tombés au combat pendant la Première Guerre mondiale a été officiellement inauguré à Paris.
Le monument sculptural a été dévoilé aux visiteurs lors d'une cérémonie officielle au Square Boucicaut, un parc public du 7e arrondissement, le 30 janvier.
Les statues représentent un chien, un âne, un cheval et une colombe tenus par un soldat – peints en bleu, couleur caractéristique des soldats français de la Première Guerre mondiale (en raison de leurs uniformes). Elle a été réalisée par l'artiste Gérard Collin-Thiébaut.
Trois des statues portent un numéro représentant les victimes de chaque race. La Première Guerre mondiale a coûté la vie à 11 millions de chevaux, 100 000 chiens et 250 000 colombes, selon les gravures.
Il n'existe pas de données historiques officielles sur le nombre d'ânes et de mulets utilisés pendant la guerre, ce qui explique pourquoi le chiffre de l'âne ne montre aucun numéro.
Cette révélation est l'aboutissement d'un projet de cinq ans mené par Paris Animaux Zoopolis (PAZ), une association de lutte pour le bien-être animal.
« Nous voulions un monument d'envergure nationale », a déclaré Amandine Sanvisens, cofondatrice de PAZ, à La connexion.
« Avec ce monument, on ne peut plus oublier l'histoire des animaux (impliqués dans le conflit). Cela donne accès à un pan méconnu de l’histoire de France », a-t-elle ajouté.
PAZ s'est inspiré du Animaux dans le mémorial de guerre à Londresqui comprend une fresque murale incurvée et des statues d'animaux, pour commémorer les animaux qui ont servi et sont morts au cours des opérations militaires britanniques.
Ce monument s'ajoute à deux plaques commémoratives installées dans les 11e et 19e arrondissements de Paris, qui honorent les chevaux enrôlés pendant la guerre. D'autres plaques devraient être prochainement posées dans les 8ème, 14ème et 18ème arrondissements, a précisé Mme Sanvisens.
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Recherches historiques
Le monument a été proposé pour la première fois en 2018 pour le centenaire de la Première Guerre mondiale. C'est inspiré du livre Bêtes des tranchées: Des vécus oubliésécrit par Eric Baratay en 2013, qui portait sur les victimes animales de la Première Guerre mondiale.
PAZ a parcouru une quantité considérable de documents pour retracer certaines des histoires personnelles derrière plusieurs animaux parisiens enrôlés pour la guerre.
L'équipe a retrouvé des coupures de vieux journaux qui mentionnaient l'histoire de Vitrier, un chien affamé retrouvé le 24 août 1914 errant boulevard Raspail après avoir perdu la trace de son bataillon.
« Les chiens sont vendus comme marchandises et souvent abandonnés. Les pigeons sont gazés. Ces animaux étaient avec nous pendant la Première Guerre mondiale (mais) nous les considérons comme des jouets, des attractions, des ressources, des moyens de transport, bref… des objets », a déclaré Mme Sanvisens dans son discours d'hier.
“Ce monument est l'occasion de remettre en question et de repenser notre rapport aux animaux”, a-t-elle ajouté.
Mme Sanvisens s'est également dite surprise que le projet n'ait pas obtenu un soutien plus rapide et plus unanime de la part des responsables de la Mairie de Paris. Elle a indiqué que le soutien du Souvenir Français, une association luttant pour la mémoire de la guerre, avait considérablement facilité le processus.
« Il y avait toujours deux ou trois personnes contre », dit-elle. “(En revanche) les projets autour des droits des animaux au Royaume-Uni semblent faire l'unanimité.”
Cependant, les premières réactions n'ont pas été unanimes en faveur des statues ; certains téléspectateurs – interviewé par Le Parisien – suggère avec hésitation qu'ils « ressemblent un peu à des dessins d'enfants ».
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