un regard sur les événements de 1945 et ce qui est prévu pour s’en souvenir


Le 80e anniversaire de la libération de Paris sera commémoré par le président Macron lors d’une cérémonie le dimanche 25 août. Nous examinons comment les événements se sont déroulés il y a 80 ans, lorsque la ville s’est « libérée » – avec l’aide massive des Alliés.

Le haut commandement allié avait compris en 1944 qu’Hitler accordait plus d’importance aux cibles symboliques qu’aux cibles militaires.

Cela a été illustré par l’engagement excessif des Allemands dans les Blitz de Londres, Stalingrad, Koursk et Moscou, qui ont tous accéléré leur propre défaite.

Le commandant suprême des forces alliées à l’ouest, le général Dwight D. Eisenhower, savait que les Allemands – sur un coup de tête d’Hitler – pourraient tenter de tenir Paris, sacrifiant la Ville Lumière pour retarder l’inévitable invasion de l’Allemagne.

« La ville n’avait aucune importance tactique. Malgré sa gloire historique, Paris n’était rien d’autre qu’une tache d’encre sur nos cartes à contourner alors que nous nous dirigions vers le Rhin », écrit le général américain Omar Bradley dans ses mémoires.

Cependant, contrairement au haut commandement allié, le général de Gaulle était très attaché aux symboles.

Il savait que le seul moyen d’unir les Forces françaises libres, les différentes factions de la Résistance et le peuple français était de prendre la capitale.

Insurrection communiste à Paris

Alors que les Alliés avançaient dans le nord-ouest de la France en juillet et début août, la ville s’est retrouvée plongée dans un climat d’insurrection.

Les forces allemandes à Paris comptaient environ 20 000 hommes, dont beaucoup étaient des vétérans du front de l’Est.

Cependant, ils étaient mal équipés en termes d’artillerie et de blindage, avec seulement 100 chars légers français capturés à leur disposition.

Espérant pacifier la ville par la terreur, les SS envoyèrent 2 000 personnes supplémentaires au camp de concentration de Buchenwald le 15 août.

Mais autour d’eux apparaissent des affiches et des graffitis appelant à la grève générale, à « tuer l’ennemi » et à l’arrivée des Forces françaises libres (FFL).

Une nouvelle rafle SS, le 16 août, a vu 35 membres des FFL exécutés au Bois de Boulogne.

La Résistance française et les infiltrés des FFL ne se laissèrent pas abattre et, dans les jours qui suivirent, leurs attaques contre les patrouilles allemandes s’intensifièrent jusqu’à donner lieu à une rébellion menée par la résistance communiste d’Henri Rol-Tanguy.

Soldats français en uniformes américains

Le 20 août, le général de Gaulle prévient le général Eisenhower que le contournement de la ville pourrait entraîner deux issues défavorables : soit l’écrasement de la Résistance, soit une victoire communiste à Paris.

La mission de libérer Paris fut confiée au général Bradley, qui la délégua au général de division Leonard T. Gerow, sous le commandement duquel se trouvait la 2e division blindée française, dirigée par le général Leclerc.

Les éclaireurs de la division du général Leclerc entrent dans Paris le 25 août 1944

Comme l’avait demandé le général de Gaulle, les forces françaises libéreraient Paris, mais au sein de l’armée américaine et portant des uniformes américains.

Les Allemands les attendaient. Le 23 août, le commandant des forces allemandes dans la ville, le général Dietrich von Choltitz, reçut un ordre terrifiant d’Hitler : « Paris ne doit pas passer aux mains de l’ennemi, sinon comme un champ de ruines. »

Le général Leclerc avance sur la ville par le sud le 24 août, au grand dam du commandement de l’armée américaine qui lui a ordonné d’attaquer par l’ouest.

Trop impétueux, il a dépassé son soutien d’artillerie et ses chars M4 Sherman se sont enlisés dans des barrages routiers, subissant des centaines de pertes.

Les Allemands résistaient, mais le général von Choltitz savait que sans renforts massifs, il ne pouvait pas faire grand-chose pour défendre une ville de cette taille contre la force combinée des Alliés.

De plus, il ne partageait pas le désir d’Hitler de voir Paris réduit en ruines et refusait de détruire les monuments de la ville.

Le lendemain, avec un fort soutien américain, la 2e division blindée du général Leclerc entre dans la ville et s’empare des points d’étranglement.

La police se joint à l’insurrection

Alors que la victoire était proche, la police française s’est ouvertement jointe aux combattants de la Résistance pour attaquer les occupants de tous côtés.

À 15 heures, le général Choltitz est capturé et conduit au général Leclerc, où il signe la reddition de la ville.

Les Allemands ont perdu 3 200 hommes, dont 12 800 faits prisonniers. Les Français en ont perdu 1 600. Le nombre de pertes américaines n’est pas connu.

Ce soir-là, le général de Gaulle fait le tour de la ville, prononçant devant la mairie son discours emblématique :

« Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! Libéré par lui-même. Libéré par son peuple. »

  • Les commémorations se concentreront autour du Musée de la Libération de Paris, place Denfert-Rochereau, le dimanche 25 août. Elles comprendront un pique-nique, à partir de midi, dans les jardins du Serment-de-Koufra, une cérémonie à 15h45 au monument du général Leclerc, porte d’Orléans, et un défilé de la porte d’Orléans à la place Denfert-Rochereau à partir de 16h15. La cérémonie officielle, en présence du Président de la République, place Denfert-Rochereau (sur invitation uniquement) débutera à 17h45. Le musée lui-même accueillera également une exposition spéciale sur la représentation de la Libération de Paris au cinéma, qui se tiendra jusqu’au 18 septembre.

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