Vagues de chaleur, incendies de forêt et inondations


Le rapport prévient que les villes côtières pourraient disparaître et que les grandes villes pourraient devenir inhabitables en été

La sécheresse pourrait affecter les principaux fleuves, dont la Loire, ce qui aurait des répercussions sur des sites emblématiques comme les châteaux de la Loire, la campagne et le tourisme, prévient le rapport

Des villes trop chaudes en été, d’énormes incendies de forêt et des inondations majeures font partie des avertissements de « choc » d’un nouveau rapport sur la manière dont la France sera affectée par le changement climatique.

Le rapport, publié le 19 septembre par l’ONG militante pour le climat le Réseau action climat, passe en revue les conséquences concrètes du changement climatique en France métropolitaine et dans ses territoires d’outre-mer.

Intitulé La France face au changement climatique : toutes les régions impactéesIl met en garde contre des températures supérieures à 45°C, des incendies de forêt « géants » dans le sud du pays et des cyclones tropicaux dans les territoires d’outre-mer.

« (Les phénomènes météorologiques extrêmes) deviennent plus fréquents et plus intenses », indique le rapport, ajoutant que toutes les régions seront affectées de diverses manières.

Voici quelques-unes des principales conclusions et mises en garde du rapport :

  • Des milliers de décès liés à la chaleur. Selon le rapport, la chaleur excessive constituera une menace accrue pour les humains, sur la base des chiffres existants. « Plus de 5 000 décès ont été imputables à la chaleur » rien qu’en 2023, a-t-il précisé, ajoutant qu’il y a eu « près de 33 000 (décès liés à la chaleur) entre 2014 et 2022 » au total, selon les chiffres de Santé publique France.

  • Risque croissant de vagues de chaleur. Toujours sur la base de chiffres existants, le rapport indique que « la France connaît en moyenne deux vagues de chaleur par an depuis 2010, contre une tous les cinq ans avant 1989 ». Ce phénomène devrait s’accélérer, selon le rapport.

  • Dangers côtiers. Saint-Malo, le Mont-Saint-Michel et l’île d’Oléron sont menacés de disparition en raison de la montée des eaux, de l’érosion côtière et des inondations. Les régions à risque sont la Bretagne, la Normandie, la Corse, la Nouvelle-Aquitaine et les Pays-de-la-Loire.

  • Les grandes villes sont trop chaudes. Des villes comme Paris pourraient devenir « invivables » en raison des inondations et des températures « courantes » dépassant les 50°C en été.

  • La Loire en danger. Le plus long fleuve de France, près duquel se trouvent quatre centrales nucléaires, pourrait voir son débit « divisé par deux » en raison du risque croissant de sécheresse.

  • Les châteaux de la Loire en danger. Certaines régions connaîtront un risque accru de sécheresse, ce qui pourrait altérer durablement les paysages de certaines villes et régions, et endommager des trésors historiques comme les châteaux de la Loire, dont le château de Chenonceau.

  • Jardins patrimoniaux en péril. La sécheresse pourrait également toucher les jardins, comme celui du château de Chambord, très consommateurs d’eau. Il faudrait les réaménager.

  • Bâtiments historiques menacés par les inondations. Certains édifices comme Le Clos-Lucé (dernière demeure de Léonard de Vinci), Blois et Azay-le-Rideau sont situés dans des zones à risque d’inondations sévères.

  • L’agriculture est touchée. La sécheresse et les incendies de forêt dans des régions comme le Grand-Est, le Centre-Val de Loire, l’Occitanie et la Bourgogne-Franche-Comté pourraient menacer l’agriculture et les campagnes.

  • Changements dans la plantation d’arbres. Certaines zones seront contraintes de s’adapter, comme la forêt des Vosges, où le rapport préconise de planter des essences d’arbres du sud de la France, plus résistantes à la chaleur.

  • Les gorges du Verdon en danger. Les grands systèmes de gorges comme celui-ci présentent un risque plus élevé de s’assécher, la chaleur excessive constituant également une menace majeure pour la biodiversité et les écosystèmes, et augmentant la pollution de l’air et de l’eau.

  • Menace pour la faune et la flore. Ces phénomènes ont également des conséquences « en cascade », indique le rapport, notamment une perte de biodiversité, le déplacement d’espèces animales et des changements importants dans les paysages.

  • Tourisme affecté. La modification des espaces et des attractions naturelles pourrait potentiellement détruire certains secteurs de l’économie (pêche, tourisme, etc.), prévient le rapport.

Recommandations du rapport

Le rapport appelle à des changements urgents, notamment :

  • Réaménagement urbain pour limiter les îlots de chaleur urbains

  • L’utilisation de l’eau doit être rationnée pour prévenir la sécheresse

  • Les émissions de gaz à effet de serre seront limitées « dès maintenant »

Cette annonce intervient alors que l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) a récemment estimé que les collectivités locales devraient investir 19 milliards d’euros par an d’ici 2030 pour lutter contre le changement climatique. C’est plus du double du niveau actuel.

L’ONG appelle à « lever d’urgence les freins à l’investissement local dans le climat » et prévient que la France pourrait connaître une augmentation de sa température moyenne allant jusqu’à 4°C si les politiques climatiques actuelles ne changent pas.

Le rapport complet peut être téléchargé (en français) sur le site de l’ONG site web ici.

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