Des journalistes iraniens libérés sous caution après 17 mois de prison pour avoir couvert la mort de Mahsa Amini


Deux journalistes iraniens qui purgeaient de longues peines de prison pour avoir couvert la mort de Mahsa Amini en 2022 ont été libérés sous caution dans l'attente de leur appel, ont rapporté dimanche les médias iraniens.

Niloufar Hamedi, qui a annoncé la mort d'Amini alors qu'elle était en garde à vue pour avoir porté son foulard trop lâche, et Elaheh Mohammadi, qui a écrit sur les funérailles d'Amini, ont été condamnées respectivement à sept et six ans de prison en octobre, pour des accusations notamment de collaboration. avec le gouvernement américain.

Les deux femmes étaient en prison depuis 17 mois. ISNA, l'agence de presse des étudiants iraniens dirigée par des étudiants universitaires en Iran, a rapporté qu'ils avaient chacun été libérés sous caution de 200 000 dollars américains et qu'il leur était interdit de quitter le pays jusqu'à ce que leur appel soit entendu.

Le tribunal révolutionnaire de Téhéran a accusé les journalistes de collaboration avec le gouvernement américain, de collusion contre la sécurité nationale et de propagande contre le système, selon le site d'information Mizanonline.ir, affilié au système judiciaire du pays.

Un kiosque dans la capitale iranienne Téhéran, le 30 octobre 2022, présente des exemplaires du journal Ham-Mihan, qui présente une déclaration de l'association des journalistes de Téhéran critiquant la détention de Hamedi et Mohammadi. (Atta Kenaré/AFP/Getty Images)

Hamedi travaillait pour le journal réformiste Shargh, tandis que Mohammadi travaillait pour Ham-Mihan, également un journal réformiste. Ils ont été arrêtés en septembre 2022.

En mai 2023, les Nations Unies ont décerné aux journalistes son premier prix pour la liberté de la presse pour leur engagement en faveur de la vérité et de la responsabilité.

La mort d'Amini a déclenché des manifestations qui ont duré des mois dans des dizaines de villes d'Iran. Les manifestations ont constitué l’un des défis les plus sérieux pour la République islamique depuis que les manifestations du Mouvement vert en 2009 ont attiré des millions de personnes dans la rue.

Bien que près de 100 journalistes aient été arrêtés lors des manifestations, les reportages de Hamedi et Mohammadi ont été cruciaux dans les jours qui ont suivi la mort d'Amini pour faire passer le message. Leurs détentions ont suscité des critiques internationales.

Depuis le début des manifestations, au moins 529 personnes ont été tuées par les forces de sécurité lors de manifestations, selon des militants des droits humains en Iran.

Plus de 19 700 autres personnes ont été arrêtées par les autorités dans le cadre d'une violente répression visant à réprimer la dissidence. Depuis des mois, l’Iran n’a fourni aucun chiffre global sur les victimes, tout en reconnaissant que des dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées.

REGARDER | Des Iraniennes précédemment emprisonnées affirment que les manifestations sont un « signe de révolution » :

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Les Iraniennes au Canada qui ont été emprisonnées en Iran disent considérer les manifestations suite à la mort de Mahsa Amini comme un signe de révolution.

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