Le dirigeant des Comores devrait être réélu malgré les difficultés économiques et les conflits liés à l'immigration


Le peuple comorien se rendra aux urnes dimanche, et le président Azali Assoumani devrait être réélu malgré un boycott partiel de l'opposition. Certains électeurs sont désillusionnés après un an de difficultés économiques et une importante dispute sur l'immigration à Mayotte voisine, une île de l'archipel qui fait partie de la France.

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Assoumani a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en 1999 avant de démissionner en 2002 puis de gagner à nouveau en 2016. Il a dominé cette campagne électorale.

L’ancien officier militaire a également présidé l’Union africaine au cours de l’année écoulée.

Les cinq candidats en lice contre lui ont tous contesté la réforme constitutionnelle qui lui a permis de briguer un troisième mandat. Ils ont également exprimé leurs craintes quant à la crédibilité de l'élection.

La commission électorale a assuré aux électeurs et aux observateurs que l'élection serait transparente.

Les missions d'observation régionales, notamment celles de l'Union africaine, ont déclaré que dernières élections en 2019 était truffé d'irrégularités.

“Je ne vais pas voter”

Les Comoriens sont préoccupés par leurs droits et libertés, mais aussi par les difficultés qui pèsent sur leur vie, comme le coût de la vie élevé et les conditions insalubres.

Sur le vaste marché de Volo Volo, dans la capitale Moroni, a déclaré un local à RFI que l'électricité n'est pas disponible en dehors de la ville. Il a également partagé : “Nous ne voulons pas quitter notre pays, mais la vie est catastrophique ici. Certains préfèrent prendre un bateau et essayer d'aller ailleurs.”

Il a ajouté : “C'est pourquoi je ne vais pas voter”.

La moitié des 870 000 habitants des Comores ont moins de 20 ans, selon les chiffres de la Banque mondiale. Quelque 300 000 Comoriens vivent à l’étranger, dont beaucoup en France, son ancien dirigeant colonial.

Ahmed, vendeur ambulant, a déclaré à RFI qu'”il n'y a pas d'emplois” aux Comores.

“Les salaires sont très bas. Les taxes douanières sont très élevées. Cela nous bloque. Nous ne pouvons pas ouvrir une entreprise ni démarrer un projet”, a-t-il déclaré.

Un autre vendeur, Abdou, estime que “voter n'est pas la solution” et a déclaré à RFI qu'il n'avait pas confiance dans les candidats.

Tensions avec Mayotte

Les Comores sont également confrontées à la France au sujet de la migration vers Mayotte. Les Comores revendiquent toujours l'île malgré le choix du département de rester avec la France lors d'un référendum de 2009.

Assoumani a refusé le rapatriement forcé de milliers de Comoriens arrivés à Mayotte, ni accepté une compensation financière pour accueillir des Comoriens sans papiers en provenance de Mayotte.

Plusieurs opposants ont appelé les électeurs à rester chez eux et à boycotter le vote, notamment un groupe exilé en France.

Assoumani a promis que les élections auraient lieu malgré les appels au boycott.

“Ceux qui ne veulent pas que les élections aient lieu ont deux options : rester chez eux ou quitter le pays”, a-t-il déclaré aux journalistes cette semaine.

(avec Reuters)

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