La Somalie rappelle son envoyé en colère contre l'accord portuaire entre l'Éthiopie et le Somaliland


La Somalie a rappelé son ambassadeur en Éthiopie et s'est engagée à défendre son territoire après que la région séparatiste du Somaliland ait conclu un accord controversé autorisant l'accès de l'Éthiopie à la mer Rouge.

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Le protocole d'accord surprise (MOU) a été signé par le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et le leader du Somaliland Muse Bihi Abdi à Addis-Abeba.

L'Éthiopie a perdu son accès à la mer Rouge en 1933 suite à l'indépendance de l'Érythrée, une ancienne région éthiopienne. Depuis, ce pays enclavé cherche à accéder aux canaux maritimes pour le transport maritime.

L'accord portuaire a déclenché la colère à Mogadiscio, qui quelques jours plus tôt avait accepté de reprendre le dialogue avec sa région séparatiste du Somaliland après des années d'impasse.

La Somalie a décrit cette décision comme « une violation de sa souveraineté », le Premier ministre Hamza Abdi Barre s'engageant à défendre le territoire somalien par « tous les moyens légaux possibles ».

Le cabinet somalien a publié une déclaration affirmant que le Somaliland faisait, en vertu de la constitution, une partie de la Somalie et que le protocole d'accord était donc « nul et non avenu ».

La Somalie a déclaré qu'elle ferait également appel aux Nations Unies, à l'Union africaine, à la Ligue arabe et au groupement régional d'Afrique de l'Est, l'IGAD, pour forcer l'Éthiopie à adhérer au droit international.

Porte de la Mer Rouge

Pour l’Éthiopie, le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, l’accès à la mer Rouge constituerait une voie navigable essentielle pour le commerce mondial.

L'accord avec le Somaliland ouvre le port de Berbera, sur la côte sud du golfe d'Aden, une porte africaine vers la mer et plus au nord vers le canal de Suez.

L'Éthiopie avait maintenu un accès fragile à un port érythréen jusqu'à ce que les deux pays entrent en guerre en 1998-2000. Depuis lors, l’Éthiopie achemine la majeure partie de son commerce via Djibouti.

Le ministre des Affaires étrangères du Somaliland a salué ce qu'il a qualifié d'accord « historique » qui garantit la « reconnaissance formelle de la République du Somaliland » par l'Éthiopie.

Tensions régionales

Le Premier ministre éthiopien a suscité l'inquiétude dans la région en octobre de l'année dernière lorsqu'il a déclaré que son pays ferait valoir son droit d'accès à la mer Rouge.

Les observateurs étaient particulièrement inquiets compte tenu des tensions persistantes avec l’Érythrée. On craint désormais que cette décision ne génère un conflit entre l'Éthiopie et la Somalie.

En 1991, le Somaliland a revendiqué son indépendance de la Somalie, qui n'est pas reconnue internationalement. L'ancien protectorat britannique, qui compte 4,5 millions d'habitants, possède un long littoral sur le golfe d'Aden.

Vendredi, la Somalie et le Somaliland ont convenu de reprendre le dialogue après deux jours de pourparlers sous la médiation de Djibouti, les premiers du genre depuis 2020.

L'accord a été salué par l'IGAD, à laquelle la Somalie a adhéré en novembre. Britiain l'a décrit comme une “étape vitale vers la réconciliation”.

(avec fils de presse)

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