Le groupe commercial indien Tata et le français Airbus ont signé un accord pour fabriquer des hélicoptères civils, dans l'espoir de dynamiser un secteur négligé du vaste marché indien du transport aérien. Il s'agit de la dernière d'une série de collaborations aéronautiques prometteuses entre les deux pays.
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Les deux groupes ont signé l'accord lors du récent voyage du président français Emmanuel Macron à Delhi, avec la promesse d'une chaîne de montage à part entière en Inde d'ici 2026.
Le projet s'inscrit dans le cadre de la campagne de longue date Make In India de Delhi. Cette initiative est l'un des programmes phares du Premier ministre indien Narendra Modi visant à réduire la dépendance à l'égard des importations en stimulant l'industrie manufacturière nationale, créant ainsi 100 millions d'emplois.
Dans un communiqué, Guillaume Faury, PDG d'Airbus, a déclaré : “Un hélicoptère civil “Made in India” ne sera pas seulement le symbole d'une nouvelle Inde confiante, mais permettra également de libérer le véritable potentiel du marché des hélicoptères dans le pays.”
Avion daté
L'entreprise française – qui a déjà livré son hélicoptère H125 à plus de 2 500 opérateurs dans 133 pays – affirme que le projet va « catalyser » le marché indien, actuellement desservi par des machines obsolètes.
Avec seulement environ 300 hélicoptères civils en service, l’Inde a réduit l’année dernière les tarifs aériens de 25 pour cent dans le but de rendre les voyages en hélicoptères plus abordables.
Alors que le pays est en train de devenir l'un des plus grands marchés aéronautiques au monde, les opérations d'hélicoptères sont toujours strictement réglementées. Il n'existe que 46 routes approuvées par l'État malgré les promesses de libéraliser les politiques de vol.
Les experts affirment que la campagne visant à stimuler les vols de passagers a également connu des difficultés face à la pandémie de coronavirus, au conflit russo-ukrainien et à la propagation des hostilités entre le Hamas et Israël.
En plus du transport de voyageurs et de marchandises, Airbus affirme que ses hélicoptères de six passagers seront également utilisés en Inde pour « les services médicaux d'urgence, la gestion des catastrophes, les forces de l'ordre, le tourisme et les missions de travail aérien ».
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Il s'agit du dernier projet majeur de Tata depuis juin, date à laquelle la société a pris le contrôle d'Air India et a passé des commandes de 250 avions Airbus et de 220 nouveaux avions Boeing pour une valeur de 65 milliards d'euros.
C'est la deuxième fois que le géant français de l'aviation est engagé pour mettre en place une chaîne d'assemblage basée en Inde, après un précédent accord de 2,46 milliards d'euros avec Tata pour la construction d'un avion de transport militaire Airbus C295 pour l'armée de l'air indienne.
Le motoriste français Safran s'est également déclaré prêt à transférer des technologies pour construire des moteurs d'avions de combat dans le pays.
La France et l'Inde souhaitent rechercher des opportunités de partenariats industriels donnant la priorité à “la co-conception, le co-développement et la co-production de matériel militaire”, selon le ministre indien des Affaires étrangères Vinay Kwatra.
Les chaînes d’approvisionnement de défense qui en résulteront pourraient également contribuer aux collaborations en matière de sécurité avec d’autres pays, a-t-il ajouté.
L'espace, les lancements de satellites, la recherche sur les énergies propres, les soins de santé et l'administration publique font partie des autres domaines de coopération convenus avec la France, a déclaré Kwatra.
L’Inde et la France ont également décidé de coopérer dans l’océan Indien, en s’appuyant sur les missions de surveillance conjointes lancées depuis le territoire insulaire français de la Réunion en 2020 et 2022.