Le ministre français qualifie de « stupidité » la nouvelle autorisation de 10 ans du glyphosate


Le ministre français de l’Ecologie a qualifié de « stupidité » l’autorisation de l’UE pour 10 ans de l’herbicide controversé glyphosate, et a réitéré que la France était contre le « retour en arrière environnemental ».

Christophe Béchu a commenté l’autorisation – confirmée le 16 novembre – dans un communiqué interview avec FranceInter.

La France s’est abstenue lors du vote, a indiqué le ministre, ajoutant qu’« une abstention équivaut à un vote contre ». Il a déclaré que la France s’était abstenue, tout comme l’Allemagne, parce que les pays n’étaient pas parvenus à « trouver une position alternative ».

“Nous n’avons pas réussi à trouver suffisamment d’alliés, 17 pays ont voté en faveur de la position de la Commission et, notamment pour des raisons diplomatiques, nous avons voté avec les Allemands pour garantir que nous continuerons à trouver des alliés sur cette question”, a-t-il déclaré.

M. Béchu a qualifié la position de la Commission de « recul environnemental » et a déclaré que la France y était « opposée ».

Il a déclaré que « personnellement », il aurait préféré que la France « vote contre » plutôt que de s’abstenir.

Les interdictions du glyphosate se poursuivent en France

M. Béchu a ajouté que le vote ne changerait rien en France, et que le pays « continuerait à interdire l’usage du glyphosate et à en restreindre l’usage ».

“Ces dernières années, nous sommes le pays où l’utilisation du glyphosate a le plus baissé : 27% par rapport à la période 2015-2017”, a-t-il déclaré. “(La France a) interdit toute utilisation du glyphosate pour les particuliers et pour les groupes locaux.”

Il a ajouté que le gouvernement continue de « travailler avec les professionnels de l’agriculture pour, petit à petit, limiter et interdire (le glyphosate) pour toute situation pour laquelle des alternatives à ce produit existent ».

“La France a interdit tout usage non agricole”, a-t-il déclaré, ajoutant que le produit avait été interdit sur des sites notamment le long des lignes ferroviaires de la SNCF, dans les cimetières et dans les centres équestres.

“Nous continuons, zone par zone, à interdire ce pesticide mauvais pour la santé”, a-t-il déclaré.

En savoir plus: La société française SNCF va utiliser une alternative plus naturelle au glyphosate
Lire la suite : La France interdit l’utilisation de pesticides dans davantage de lieux, y compris dans les résidences privées

Le glyphosate est un herbicide controversé qui a été associé à de graves problèmes de santé, notamment le cancer, des malformations congénitales et des problèmes endocriniens.

En octobre de cette année, il est apparu qu’un garçon français de 16 ans né avec une malformation physique grave avait reçu une indemnisation de plus de 35 000 € après la reconnaissance d’un lien de causalité avec l’exposition de sa mère à l’herbicide glyphosate pendant sa grossesse.

C’était la première fois qu’un tel cas se produisait en France.

Le gouvernement a débattu de l’opportunité et de la manière d’interdire le glyphosate dans l’agriculture en France, malgré son impopularité croissante, le président Macron ayant précédemment déclaré qu’une interdiction ne pouvait pas être introduite « du jour au lendemain », car cela « tuerait notre agriculture ».

Il existe des réglementations sur les endroits où les pesticides et les herbicides peuvent être utilisés – et à quelle distance des habitations et des entreprises ils peuvent se trouver – mais les environnementalistes et les militants anti-pesticides affirment que ces mesures ne vont pas assez loin pour protéger les personnes.

Articles Liés

99% des cours d’eau bretons présentent des traces de pesticides
Puis-je quand même utiliser un désherbant au glyphosate dans mon jardin ?
L’Ouest de la France élève les plus grands utilisateurs d’un désherbant controversé



Related posts

Nouveaux vols d'été et forfait ferroviaire : 7 points sur les voyages en France

Des centaines de logements français risquent de devenir inhabitables

Trois jours de sable saharien soufflé sur la France : où et quel risque ?