Un tribunal français confirme que Lafarge peut être inculpé pour les crimes commis en Syrie


La plus haute cour d'appel de France a jugé mardi que le cimentier Lafarge pourrait être accusé de complicité de crimes contre l'humanité pour des pots-de-vin présumés à des groupes jihadistes pendant la guerre civile en Syrie.

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Lafarge, qui fait désormais partie du conglomérat suisse de matériaux de construction Holcim, a reconnu avoir payé près de 13 millions d'euros à des intermédiaires pour maintenir en activité sa cimenterie syrienne en 2013 et 2014 – bien après que d'autres entreprises françaises se soient retirées du pays.

La société affirme qu’elle n’a aucune responsabilité dans l’argent qui finit entre les mains de groupes terroristes – parmi lesquels figurerait le groupe armé État islamique – et en 2019, un tribunal a rejeté l’accusation de complicité de crimes contre l’humanité.

Mais cette décision a ensuite été annulée par la Cour suprême de France, une décision qui est devenue définitive avec la décision rendue mardi par la plus haute cour d'appel du pays.

Cependant, le tribunal a rejeté une accusation antérieure de mise en danger de la vie d'autrui, estimant que la loi française ne pouvait pas s'appliquer aux Syriens travaillant dans l'usine.

Lafarge a retiré le personnel étranger de son site syrien en 2012, mais a conservé les travailleurs locaux jusqu'en 2014, date à laquelle le site a été évacué juste avant que l'État islamique n'en prenne le contrôle.

Plusieurs employés syriens et ONG ont porté plainte contre Lafarge et la justice française a ouvert une enquête en 2017.

L'ONG Sherpa et le Centre européen des droits constitutionnels et de l'homme (ECCHR), qui avaient porté plainte contre le cimentier ainsi que onze anciens salariés de Lafarge en Syrie, se sont félicités de « la reconnaissance de la compétence des tribunaux français pour juger les crimes internationaux commis à l'étranger ». par les acteurs économiques ».

Les deux organisations ont néanmoins regretté “la restriction de l'accès à la justice des salariés syriens dont la vie était mise en danger par Lafarge”, ont-elles indiqué dans un communiqué.

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(avec AFP)

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