Les groupes verts condamnent le renouvellement par l’UE du désherbant controversé à base de glyphosate


La décision prise jeudi par la Commission européenne de renouveler pour 10 ans son autorisation pour l’herbicide controversé glyphosate, associé au cancer, a provoqué l’indignation des groupes environnementaux.

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Le glyphosate est l’ingrédient actif du désherbant Roundup de Bayer et l’herbicide le plus largement utilisé dans l’UE.

Bien que le président français Emmanuel Macron se soit engagé à interdire cet herbicide en 2017, la France a été l’un des nombreux pays à s’être abstenus lors du vote de l’UE.

Cela signifiait qu’il n’y avait pas de « majorité qualifiée » de 15 des 27 pays de l’UE pour faire pencher le vote dans un sens ou dans l’autre.

Sans cette majorité, la commission a pris une décision “basée sur l’évaluation réalisée par l’EFSA (Agence européenne de sécurité des aliments) de l’impact du glyphosate sur la santé humaine, animale et sur l’environnement, et qui n’a pas identifié de sujets de préoccupation critiques”, a-t-il déclaré dans un communiqué.

La France est revenue sur sa promesse concernant le glyphosate suite aux protestations des agriculteurs. Le pays souhaite limiter son utilisation aux cas où il n’existe pas d’alternative viable.

Greenpeace France a qualifié de “honteuse” la décision du pays de s’abstenir lors du vote, ajoutant que son “manque de courage” était “inacceptable”.

Liens sur le cancer

Le glyphosate est le principal ingrédient du désherbant Roundup, largement utilisé, de la société agrochimique américaine Monsanto, rachetée par le géant allemand de la chimie Bayer en 2018.

Bayer a depuis fait face à une vague de poursuites aux États-Unis pour des allégations selon lesquelles le glyphosate provoquerait le cancer. L’entreprise nie ces affirmations, mais a déboursé des milliards de dollars pour régler des différends juridiques.

Le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé a déclaré en 2015 que le glyphosate était « probablement cancérigène ».

L’institut français de recherche médicale INSERM a déclaré en 2021 que le glyphosate avait un « lien présumé modéré » avec le cancer du lymphome non hodgkinien.

Malgré cela, l’Agence européenne des produits chimiques a déclaré l’année dernière que les preuves disponibles ne justifiaient pas la classification de la substance comme cancérigène.

La nouvelle approbation de l’UE comprend l’interdiction d’utiliser le glyphosate avant la récolte comme déshydratant pour accélérer le processus naturel de séchage des cultures, et impose également des mesures pour garantir qu’il ne se propage pas aux plantes auxquelles il n’est pas destiné.

La commission laisse la porte ouverte à la révocation de l’utilisation du glyphosate si cela est scientifiquement justifié.

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