Une puissante frappe aérienne a tué 11 personnes samedi dans le centre de Beyrouth, a annoncé la défense civile libanaise, ébranlant la capitale alors qu’Israël poursuit son offensive contre le groupe Hezbollah soutenu par l’Iran.
L’attaque a détruit un immeuble de huit étages et causé un grand nombre de morts et de blessés, a indiqué l’Agence nationale de presse libanaise. Des images diffusées par la station libanaise Al Jadeed montrent au moins un bâtiment détruit et plusieurs autres gravement endommagés autour.
Israël a utilisé des bombes anti-bunker lors de la frappe, laissant un profond cratère, a indiqué l’agence. Beyrouth sentait fortement les explosifs quelques heures après l’attaque.
Les explosions ont secoué la capitale vers 4 heures du matin, heure locale. Des sources de sécurité ont indiqué qu’au moins quatre bombes avaient été larguées lors de l’attaque.
Il s’agit de la quatrième frappe aérienne israélienne cette semaine visant une zone centrale de Beyrouth, contrairement à la majeure partie des attaques israéliennes sur la région de la capitale, qui ont touché la banlieue sud contrôlée par le Hezbollah. Dimanche dernier, une frappe aérienne israélienne a tué un responsable des médias du Hezbollah dans le quartier de Ras al-Nabaa, au centre de Beyrouth.
Les sauveteurs ont fouillé les décombres, dans un quartier de la ville connu pour ses antiquaires.
Un homme dont la famille a été blessée a tenté de réconforter une femme traumatisée à l’extérieur d’un hôpital. Les vitres des voitures ont été brisées.
“Il y avait de la poussière et des maisons détruites, des gens couraient et criaient, ils couraient, ma femme est à l’hôpital, ma fille est à l’hôpital, ma tante est à l’hôpital”, a déclaré l’homme, Nemir Zakariya, qui brandit une photo de sa fille.
“C’est le petit, et mon fils a également été blessé. Voici ma fille, elle est à l’Université américaine (du Centre médical de Beyrouth), voilà ce qui s’est passé.”
Israël a lancé une offensive majeure contre le Hezbollah au Liban en septembre, après près d’un an d’hostilités transfrontalières déclenchées par la guerre à Gaza, pilonnant de vastes zones du Liban avec des frappes aériennes et envoyant des troupes dans le sud.
Les frappes israéliennes ont tué au moins 62 personnes et 111 blessés jeudi au Liban, portant le bilan depuis octobre 2023 à 3.645 morts et 15.355 blessés, a indiqué le ministère libanais de la Santé. Les chiffres ne font pas de distinction entre combattants et civils.
Le Hezbollah et le gouvernement libanais accusent Israël de bombardements aveugles qui tuent des civils. Israël nie ces allégations et affirme prendre de nombreuses mesures pour éviter la mort de civils.
Les frappes du Hezbollah au cours de la même période ont tué plus de 100 personnes dans le nord d’Israël et sur le plateau du Golan occupé par Israël. Parmi eux, plus de 70 soldats ont été tués lors de frappes dans le nord d’Israël et sur le plateau du Golan, ainsi que lors de combats dans le sud du Liban, selon Israël.
Le conflit a commencé lorsque le Hezbollah, l’allié le plus important de Téhéran dans la région, a ouvert le feu en solidarité avec son allié palestinien, le Hamas, après que celui-ci a lancé l’attaque du 7 octobre 2023 contre le sud d’Israël.
Un médiateur américain s’est rendu cette semaine au Liban et en Israël pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu. L’envoyé Amos Hochstein a indiqué que des progrès avaient été réalisés après des réunions à Beyrouth, avant de rencontrer le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Israel Katz.