“La situation est extrêmement grave, plus grave que ce qu’on me laissait croire”, déclare le nouveau Premier ministre Michel Barnier
Le nouveau Premier ministre français Michel Barnier devrait révéler aujourd’hui (1er octobre) les premiers indices sur le projet de budget pour 2025, les modifications fiscales étant l’une des pistes envisagées pour réduire le déficit.
Cela intervient après que M. Barnier a qualifié ce week-end la situation des finances publiques du pays d’« extrêmement grave ».
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Après être devenu Premier ministre, M. Barner a déclaré : « Quand je suis arrivé à Matignon (résidence du Premier ministre), j’ai découvert une situation très grave, bien plus grave que ce qu’on m’avait laissé croire. Le déficit public dépasse désormais 6 % du produit intérieur brut, bien loin des 4,4 % initialement visés pour 2024 », ajoute-t-il dans un entretien au Journal de Saône-et-Loire, le 27 septembre.
Il a indiqué que la dette accumulée du fait des déficits passés avait atteint fin juin un nouveau record de 3 228 milliards d’euros, soit près de 1 000 milliards d’euros de plus que lors de l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron en 2017, selon les chiffres de l’Insee du 27 septembre. .
Modifications fiscales
Parmi les propositions attendues dans le nouveau budget figure un nouvel impôt « exceptionnel » sur les bénéfices des grandes entreprises. Cette surtaxe (rapporte Le Monde) porterait leur niveau d’imposition à 33,5%, un retour aux niveaux de taxation d’avant 2017.
Cette mesure pourrait rapporter jusqu’à 8 milliards d’euros au gouvernement d’ici 2025, a-t-on estimé.
“La situation de nos finances publiques nous impose de prendre de nouvelles mesures en faisant peser la charge sur les contribuables ayant la plus grande capacité contributive”, a déclaré M. Barnier.
Une autre mesure fiscale concerne la pratique des « rachats d’actions ». C’est le terme dans lequel une entreprise rachète ses propres actions sur le marché, réduisant ainsi le nombre d’actions en circulation, augmentant ainsi le bénéfice par action. Le gouvernement réfléchit à l’opportunité d’imposer cette mesure à certaines entreprises.
On ne sait pas si l’impôt sur la fortune (l’actuel IFI et le précédent ISF) sera impacté. Elle est actuellement payable par les personnes dont le patrimoine total évaluable est supérieur à 1,3 million d’euros après certaines déductions comme 30 % de la valeur de la résidence principale.
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Taxe sur les véhicules polluants
D’autres mesures fiscales possibles pourraient consister à imposer des taxes plus élevées sur les véhicules les plus polluants.
Aujourd’hui, seuls les véhicules émettant plus de 118 grammes de CO2 par kilomètre (g/km) sont taxés. Il est prévu d’abaisser ce seuil à 113 g/km en 2025, puis 106 g/km en 2026 et 99 g/km en 2027.
Cela « enverrait un signal fort aux consommateurs et aux fabricants… (et) préserverait le pouvoir d’achat de l’acheteur moyen », a déclaré le bureau du Premier ministre.
Frais de location Airbnb
D’autres taxes pourraient également inclure des frais supplémentaires sur l’immobilier tels que la location d’appartements meublés, en particulier pour les « propriétaires de carrière » et les gestionnaires immobiliers qui louent des propriétés telles que Airbnbs dans des zones de tension immobilière.
Le gouvernement a jusqu’à présent exclu d’augmenter les impôts des personnes dites aux « revenus modestes » et des « classes moyennes ».
M. Barnier devrait présenter son premier projet de budget à l’Assemblée nationale dans une semaine.
