Reporters sans frontières a annoncé le lancement d’une plateforme numérique destinée à permettre aux russophones d’accéder à une information indépendante.
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Reporters sans frontières a annoncé mardi avoir signé un contrat avec l’opérateur mondial de satellites Eutelsat pour le lancement d’une plateforme numérique baptisée Svoboda (« Liberté » en russe).
La plateforme, qui devrait être lancée dans les semaines à venir, proposera “des programmes d’information offrant une vision complète et objective des événements mondiaux”, a déclaré l’organisme de surveillance des médias basé à Paris, connu sous son acronyme français RSF.
Après avoir envahi l’Ukraine en février 2022, le Kremlin a intensifié la répression contre les voix dissidentes et intensifié sa propagande. Tous les principaux médias indépendants ont été fermés ou suspendus leurs activités en Russie.
Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, a qualifié ce nouveau projet d'”initiative ambitieuse qui entend inverser la logique de la propagande”.
“Cela permettra à des médias indépendants d’émettre à destination d’êtres humains qui ne jouissent pas de leur droit à l’information”, a déclaré Deloire dans un communiqué.
“Il ne s’agit pas seulement de défendre la liberté de la presse, il s’agit de créer les conditions concrètes pour la circulation d’informations libres et indépendantes.”
Les satellites européens relaient les chaînes russes
L’année dernière, RSF avait demandé au régulateur français de l’audiovisuel d’ordonner à Eutelsat de cesser de transmettre les signaux des médias russes sur ses satellites. L’opérateur a contribué à la diffusion de trois chaînes de télévision russes vers la Russie, l’Ukraine et les pays baltes, que RSF qualifie de « fer de lance de la propagande de guerre du Kremlin ».
Après une bataille juridique, le régulateur a mis Eutelsat en demeure de cesser la diffusion des chaînes en décembre 2022.
Le Comité Denis Diderot, un collectif de professionnels des médias qui a milité avec RSF pour empêcher la diffusion de la Russie via les satellites d’Eutelsat, a salué la décision de l’opérateur de contribuer à lutter contre la désinformation en diffusant la nouvelle plateforme.
“Il reste cependant beaucoup à faire pour éviter que les capacités satellitaires des opérateurs européens ne soient utilisées par des médias contrôlés par des régimes ou des organisations non démocratiques”, a commenté André Lange, co-fondateur du comité.
(avec AFP)