Plusieurs bassins de captage d’eau potable ont été fermés dans l’ouest de la France après la découverte d’un pesticide interdit à des niveaux supérieurs aux niveaux autorisés.
Les autorités de La Rochelle (Charente-Maritime, Nouvelle-Aquitaine) ont fermé ces zones après avoir découvert des niveaux de résidus de chlorothalonil R471811 supérieurs aux autorisations. Celui-ci s’est avéré cancérigène à fortes doses et son utilisation a été interdite en 2020.
Les bassins versants de la plaine de l’Aunis seront fermés jusqu’à “au moins jusqu’en décembre”, a précisé le maire Jean-François Fountaine. D’ici là, l’eau proviendra uniquement des bassins versants de Coulonges et de Saint-Hippolyte Eau17.
L’eau est toujours potable
Il n’y a aucun danger pour le public. La mesure est uniquement préventive et l’eau n’est pas considérée comme dangereuse puisque les niveaux ne dépassent pas trois microgrammes par litre (la quantité au-dessus de laquelle le pesticide commence à devenir cancérigène).
Il n’y a pas d’interdiction de boire de l’eau du robinet, même pour les personnes vulnérables, a déclaré le Agence Régionale de Santé. Cependant, la ville est obligée de signaler la présence de pesticides et de travailler à son élimination.
“L’eau est encore potable”, a déclaré M. Fountaine à France Bleu. « Nous visons simplement un meilleur seuil de qualité. Nous ne sommes pas dans une situation critique mais par souci de transparence nous devons signaler les traces de ce produit.
Il a ajouté : « Il faudra un certain temps avant que nous puissions réutiliser ces zones (fermées). » La ville procède à une surveillance accrue de la présence du pesticide dans l’eau afin de la réduire.
Changement agricole
Le vice-président de la communauté urbaine de La Rochelle, Guillaume Krabal – également chargé de l’eau potable – a ajouté que les autorités œuvraient à faire évoluer les pratiques agricoles pour réduire les risques de contamination future.
Il a déclaré : « L’objectif est de continuer à travailler avec la communauté agricole et d’établir des garanties plus ambitieuses pour les zones protégées contre les pesticides. »
Le chlorothalonil R471811 a été interdit il y a trois ans. C’était à l’époque le troisième pesticide le plus utilisé en Charente-Maritime.
Ce n’est pas la première fois que des niveaux de pesticides supérieurs aux seuils autorisés sont identifiés en France. En septembre de l’année dernière, une étude a révélé que 12 millions de personnes dans le pays avaient déjà bu de l’eau du robinet contenant des niveaux de pesticides plus élevés que ceux autorisés – et dans certains cas potentiellement dangereux.
Le problème s’est révélé particulièrement grave en Bretagne, où environ 43 % des personnes ont été touchées.
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