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Comprendre la controverse et son impact

by News Team
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Plus de 3.000 policiers et gendarmes sont en alerte dans l’ouest de la France en prévision de nouvelles manifestations contre les projets controversés de méga-réservoirs dans la région, auxquelles devraient participer jusqu’à 10.000 manifestants.

Méga-réservoirs (mégabassins Les bassins versants (en français) sont d’immenses bassins d’eau destinés à l’usage des agriculteurs.

L’idée est que les réservoirs capteront l’eau des cours d’eau voisins et pomperont l’eau de la nappe phréatique pendant les mois d’hiver, lorsque celle-ci est généralement élevée. Les agriculteurs pourront ainsi l’utiliser et n’auront donc pas besoin de puiser l’eau de la nappe phréatique de plus en plus vide pendant l’été.

De nombreux réservoirs sont sur le point d’être construits, mais ils suscitent la controverse depuis des années.

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Campement « Village d’eau »

Les militants multiplient désormais les manifestations et ont installé à Melle (Deux-Sèvres, Nouvelle-Aquitaine) un campement baptisé “le village de l’eau”, dans une ambiance “fête”. Ouvert depuis hier (17 juillet), le campement doit rester en place jusqu’au dimanche 21 juillet.

Sur une superficie de 10 hectares, des chapiteaux géants, des stands, une « méga-cantine », un bar, des aires de camping et une « bambinerie » pour les enfants sont prévus. Des débats, des « tables rondes » et des formations sont également prévus. Le camp a été mis en place avec l’accord des autorités de Melle, après qu’un événement similaire ait eu lieu en mars 2023.

Les militants réclament un « moratoire » sur la construction de méga-réservoirs.

Plus de 120 organisations, associations, syndicats et collectifs sont impliqués, parmi lesquels les groupes activistes Bassines Non Merci (BNM), Soulèvements de la Terre, Attac, l’Union syndicale Solidaires, la Confédération paysanne et le groupe d’hydrologues Scientists in Rebellion.

« Le choix d’accueillir ce village après celui de mars 2023, qui s’était bien passé à Melle, ne m’a pas posé de problème », a déclaré Sylvain Griffault, le maire de Melle, à France 3 Nouvelle-Aquitaine.

« Il n’y a aucune raison que les choses dégénèrent si tout le monde garde son sang-froid et son calme. »

Craintes de violence

Malgré l’assurance de M. Griffault, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a dit craindre que de “grandes violences” éclatent de la part de manifestants “radicalisés”, d’autant qu’un syndicat d’agriculteurs appelle à des contre-manifestations.

« Nous attendons entre 6 000 et 8 000 manifestants, dont un millier de personnes extrêmement violentes, que l’on pourrait qualifier de radicalisées », a-t-il ajouté. dit à FranceInfo« Plus d’une centaine de militants d’extrême gauche venus des pays européens voisins se sont vu interdire l’entrée en France. »

Plus de 5.000 personnes ont déjà été contrôlées par les forces de l’ordre depuis le début de la manifestation, et 400 « objets dangereux » ont été saisis aux abords de Melle (Deux-Sèvres), a indiqué le procureur de la République de Niort. FranceInter le 17 juillet.

Parmi les objets saisis figuraient des couteaux, des barres de fer, des haches, des boules de pétanque, des feux d’artifice et des liquides inflammables.

Des actions majeures prévues

Les organisateurs ont annoncé leur intention de mener deux actions majeures.

  • Vendredi 19, à Saint-Sauvant (Vienne), chantier d’un futur bassin.

  • Samedi 20, devant le terminal agro-industriel du port de La Rochelle (Charente-Maritime).

Et ce malgré l’interdiction par la préfecture de la Vienne de « toute manifestation » dans et autour de la commune de Saint-Sauvant.

Elle a indiqué dans un communiqué que « les dernières manifestations non déclarées de ces mêmes organisateurs ont donné lieu à des débordements violents, avec des atteintes aux biens et aux personnes, et plus particulièrement des attaques inacceptables contre les forces de l’ordre ».

Les manifestants n’ont pourtant « aucune intention de s’en prendre aux agriculteurs ou à leurs exploitations », a affirmé La Coordination antibassines, accusant la préfecture « d’attiser les flammes de la peur et de la tension ».

Cette déclaration intervient alors que la dernière grande manifestation contre les méga-réservoirs – qui s’est déroulée dans le Puy-de-Dôme et avait été autorisée par la préfecture – n’avait donné lieu à aucun incident violent.

La préfecture de la Charente a indiqué qu’elle attendait toujours « la déclaration officielle des rassemblements annoncés pour samedi », et a précisé dans un communiqué que « toutes les mesures nécessaires seront prises pour assurer la sécurité des personnes et des biens pendant la journée ».

Pourquoi les méga-réservoirs français sont-ils si controversés ?

Les critiques affirment que plutôt que d’améliorer l’état de la nappe phréatique, les réservoirs vont l’aggraver, aggravant ainsi la situation actuelle, exposée à la sécheresse.

Ils estiment également que les réservoirs représentent un partage inégal de l’eau à une époque où la sécheresse s’aggrave et donnent injustement la priorité à l’eau pour les agriculteurs au détriment du reste de la population.

A lire aussi : Comment puis-je savoir si des règles relatives à la sécheresse affectent ma maison en France ?
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Les études en cours menées par des groupes de scientifiques tels que le GIEC, le Haut Conseil pour le climat et l’INRAE ​​(Institut national de recherche sur l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) ne semblent pas encore concluantes sur ces réservoirs.

Les études confirment à la fois la nécessité pour l’agriculture de s’adapter à des étés plus secs dans le futur, et la nécessité de trouver des solutions – mais elles s’interrogent aussi sur la capacité à remplir ces bassins chaque année d’ici la fin du siècle, en raison de précipitations très variables d’une année sur l’autre.

La taille des réservoirs est également sujette à controverse, car les critiques affirment qu’ils pourraient « déséquilibrer » les nappes phréatiques. Certains scientifiques estiment également qu’au lieu de stocker l’eau, les agriculteurs devraient plutôt développer et cultiver des cultures moins gourmandes en eau.

Histoire de la violence

La polémique a également éclaté autour des méga-réservoirs après d’importantes violences survenues lors des manifestations contre le bassin de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) en 2023. La police a tiré plus de 5 000 grenades lacrymogènes en moins de 90 minutes pour tenter de disperser les manifestants.

Plusieurs personnes ont été grièvement blessées et un homme est resté dans le coma.

La Ligue des droits de l’Homme a dénoncé un « usage excessif et indiscriminé de la force » de la part des gendarmes et une « obstruction au secours » aux blessés. La police a nié ces accusations.

Lire aussi : Plusieurs blessés lors d’une « manifestation autour d’un bassin d’eau » en France : que s’est-il passé ?
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Les violences de l’année dernière expliquent en partie pourquoi il y aura cette fois-ci une présence policière importante et une préparation accrue.

M. Darmanin a annoncé un important dispositif policier à Niort (Deux-Sèvres) à partir du 15 juillet, avec l’arrivée le 16 juillet d’unités de forces mobiles. Plus de 3 000 gendarmes et policiers seront sur place d’ici le week-end.

Ces chiffres sont similaires à ceux observés sur place à Sainte-Soline en 2023.

Lire aussi : Des manifestations contre des réservoirs d’eau agricoles « absurdes » font 91 blessés en France

Un dialogue réticent ?

Une autre source de controverse provient des affirmations des autorités et des contre-critiques selon lesquelles les activistes ne sont pas particulièrement ouverts ou disposés aux discussions ou aux négociations.

Les préfectures des Deux-Sèvres, de la Vienne et de la Charente-Maritime ont indiqué cette semaine que « les représentants des organisations… n’ont pas répondu » aux invitations à assister aux prochaines discussions.

Mais le groupe militant BNM a répliqué en affirmant que ces préfectures « refusent tout dialogue avec les opposants, si ce n’est pour monter un spectacle visant à justifier des mesures répressives ».

Le groupe s’est toutefois dit ouvert à des discussions « avec les services compétents de la préfecture dans les prochains jours ».

Contre-manifestations

Les agriculteurs et salariés agricoles, notamment la Coordination rurale (syndicat agricole majoritaire dans la Vienne) avaient appelé à une contre-manifestation « pacifique et déterminée » vendredi 19 juillet à Melle, « aux côtés des forces de l’ordre ».

Le 16 juillet, la préfecture des Deux-Sèvres a toutefois indiqué n’avoir reçu aucune déclaration de manifestation à ce jour. Le préfet a précisé que, dans tous les cas, l’interdiction de manifester en vigueur s’appliquerait à « tous les organisateurs », quel que soit leur camp.

Les agriculteurs affirment que les méga-réservoirs constituent une bonne solution aux pénuries d’eau pendant l’été et contribueront à préserver leur source d’eau essentielle pendant les mois les plus chauds.



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