Un collectif dénonce la « promotion active et agressive des résidences secondaires » qui représentent 70% du parc immobilier de certaines communes
En Bretagne, un collectif a occupé un immeuble entier de locations Airbnb pour protester contre le nombre, selon lui, trop élevé de locations de courte durée et de résidences secondaires dans la région.
Les militants de l’Unvaniezh Demokratel Breizh – Union Démocratique Bretonne (UDB) ont également collé des affiches sur lesquelles on pouvait lire « Résidence secondaire » sur les volets fermés de nombreuses résidences secondaires du quartier, et ont publié les photos sur les réseaux sociaux.
Les affiches ont pour but de montrer que ces maisons ne sont occupées que pendant l’été et restent fermées tout l’hiver.
Le groupe a également lancé une pétition L’association s’oppose à la multiplication des résidences secondaires dans la région et demande la fermeture du site MaDeuxiemeMaison.fr, un site immobilier d’aide à la recherche de résidences secondaires, géré par la Caisse d’Epargne Bretagne-Pays de la Loire.
Jusqu’à présent, la pétition a recueilli plus de 7 000 signatures.
« Nous envisageons une promotion active et agressive des résidences secondaires », a déclaré Tifenn Siret, porte-parole de l’UDB, à BFMTV« Lorsque ce site est sorti pour la première fois en 2021, il y a eu toute une campagne publicitaire dans les journaux locaux. »
Elle a déclaré qu’il y avait 300 000 résidences secondaires en Bretagne, ce qui fait que de nombreuses zones sont « à forte tension » en matière d’offre de logements, « où les travailleurs ne trouvent pas de logement ».
En Bretagne, 12 % des logements sont des résidences secondaires, selon les chiffres. Dans certaines communes, comme Carnac, 70 % des logements sont des résidences secondaires. Le prix au mètre carré y atteint aujourd’hui 6 000 €, contre une moyenne régionale de 2 800 €.
« Plus de services de proximité »
Cela s’avère également contre-productif pour les propriétaires secondaires, a déclaré Mme Siret.
« Paradoxalement, pour les propriétaires de résidences secondaires, cela signifie qu’il n’y a plus de services de proximité, car les gens qui y travailleraient pendant la haute saison ne trouvent pas où se loger », a-t-elle déclaré.
Une autre manifestation du collectif a vu des croix installées sur une plage, à la manière de tombes, avec les noms des communes inscrits dessus, ainsi que le pourcentage de résidences secondaires de la commune.
Il s’agit notamment de :
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Damgan, 74%
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Ile d’Houat, 63%
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Sauzon, 61%
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Locmariaquer, 61%
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Saint-Lunaire, 60%
Contactée, la Caisse d’Epargne Bretagne-Pays de la Loire a défendu son site, affirmant que son action se concentre en priorité sur les résidences principales.
« Sur les 12 000 projets immobiliers (que nous avons gérés) en 2023, seuls 200 concernaient des résidences secondaires, soit une proportion de 1,6 % », précise-t-elle dans un communiqué. « Ce n’est pas nous qui dictons le marché, c’est l’acheteur. »
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Certaines communes et villes ont mis en place des lois plus restrictives contre la location de courte durée, notamment sur l’Ile de Ré et à Saint-Malo. De même, certaines communes ont désormais l’autorisation d’augmenter les taxes foncières sur les résidences secondaires.
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