Seuls 7 % des Britanniques à l’étranger se sont inscrits pour voter aux élections nationales britanniques de jeudi (4 juillet), les premières auxquelles tous les adultes britanniques ayant déjà vécu au Royaume-Uni peuvent participer.
En janvier, les règles ont changé et l’interdiction de voter pour les Britanniques ayant résidé hors du Royaume-Uni pendant 15 ans ou plus a été levée : cette interdiction est connue sous le nom de « vote à vie ».
Sur les 3,5 millions d’électeurs inscrits, contre 1,5 million avant le 16 janvier, seuls 237 000 environ se sont inscrits à temps, d’après les demandes d’inscription en ligne effectuées cette année et les estimations du nombre d’électeurs déjà inscrits. Le nombre définitif d’électeurs effectivement inscrits ne sera connu que plus tard.
Beaucoup de gens ont attendu jusqu’à la dernière minute pour se rendre au bureau de vote : 17 340 personnes se sont inscrites le dernier jour, le 18 juin. Malgré tout, ces chiffres sont inférieurs au précédent record de 285 000 personnes établi en 2017 (qui représentait alors environ 20 % des personnes éligibles).
On espérait qu’une telle augmentation contribuerait à convaincre les partis britanniques de l’importance du vote à l’étranger.
Les problèmes qui affectent les Britanniques à l’étranger vont du gel des retraites britanniques en Australie ou au Canada aux frais d’inscription élevés dans les universités internationales au Royaume-Uni, en passant par les problèmes d’obtention de visas français ou les opportunités considérablement réduites pour les jeunes de vivre et de travailler dans l’UE après le Brexit.
Jane Golding, coprésidente du groupe de défense des Britanniques en Europe (BiE), a déclaré que la publicité officielle sur la manière de s’enregistrer à l’étranger semblait modérée, bien que les Libéraux-démocrates et les Conservateurs aient fait des efforts pour sensibiliser.
Dernière chance de voter
Vous deviez également choisir de voter par correspondance ou par procuration si vous ne pouviez pas voter en personne. Un choix de procuration (gov.uk/apply-proxy-vote) était ouvert jusqu’à 17h00 le 26 juin.
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Il est toujours possible d’appeler votre conseil municipal au Royaume-Uni pour demander un « vote par procuration d’urgence », par exemple si votre bulletin de vote par correspondance n’est pas arrivé. Par le passé, certaines personnes ont contacté les sections locales du parti qu’elles soutiennent pour trouver un volontaire.
Les conservateurs auraient lancé une annonce pour recruter un « coordinateur d’inscription des électeurs à l’étranger » afin de les aider à trouver des électeurs par procuration pour leurs partisans, mais le parti n’a pas répondu à une demande de détails à ce sujet.
Sue Collard, de l’Université du Sussex, spécialiste du vote des Britanniques à l’étranger, a déclaré : « Il est normal que les conservateurs fassent cela, car tous les partis sont confrontés à la difficulté de savoir comment atteindre ces personnes.
« Ils se battent depuis des années pour que les gens vivant à l’étranger puissent voter et veulent maintenant faire savoir aux gens qu’ils peuvent le faire. »
Cependant, une enquête qu’elle a menée en 2020 a révélé que les effets perturbateurs du Brexit avaient considérablement entamé le soutien aux conservateurs parmi les Britanniques de l’UE lors des dernières élections de 2019.
Le Dr Collard a déclaré qu’avec tant d’autres questions évoquées au Royaume-Uni, le vote des étrangers semble avoir largement « disparu du radar » après un regain d’intérêt en janvier.
Elle a déclaré qu’elle n’était pas surprise que le parti travailliste n’ait pas fourni d’informations sur sa politique à l’égard des Britanniques à l’étranger. Historiquement, le parti n’a pas soutenu le « vote à vie ».
Elle a ajouté : « Je pense que les conservateurs se sont tiré une balle dans le pied à de nombreuses reprises. Tout le monde pense que c’est une certitude que le parti travailliste va gagner et que le vote des électeurs étrangers ne fera aucune différence. »
« Nous ne savons pas comment ils voteront, mais leur vote est dilué dans toutes les circonscriptions. Si le résultat avait été plus serré, cela aurait peut-être eu plus d’impact. »
L’impact des électeurs britanniques résidant à l’étranger
Il sera également difficile d’évaluer l’impact par la suite, sans que le Royaume-Uni ait de circonscriptions à l’étranger.
Il n’est pas possible d’obtenir des données détaillées sur la manière dont les Britanniques à l’étranger ont voté, ni sur leur nombre réel – seul le nombre d’inscriptions est disponible.
« Nous ne saurons pas combien de bulletins de vote par correspondance sont arrivés à temps », a-t-elle déclaré, mais il y a de « fortes chances » qu’un bulletin de vote par correspondance fonctionne depuis la France. Des lecteurs rapportent que les municipalités ont déclaré avoir envoyé des bulletins de vote de l’étranger à des dates allant du 11 au 21 juin.
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Bien que le nombre d’inscriptions définitives semble avoir légèrement dépassé ce chiffre, le Dr Collard a déclaré qu’il aurait été « terrible » que le nombre d’électeurs étrangers inscrits ait été encore plus bas que lors des dernières élections de 2019 – 233 000.
« Mais au moins, les gens qui voulaient voter ont obtenu le droit, et les Britanniques d’outre-mer peuvent désormais écrire à leur député pour soulever des problèmes et dire en toute légitimité : « Je suis l’un de vos électeurs ».
Selon Mme Golding, les raisons du faible taux d’inscription pourraient inclure les ressources limitées allouées à la sensibilisation, l’annonce soudaine d’élections anticipées – « les gens pensaient que ce serait l’automne et qu’ils avaient encore le temps » – et le désenchantement à l’égard de la politique britannique.
« Certains estiment qu’il est désormais trop tard. Beaucoup d’entre nous n’ont pas pu voter lors des quatre dernières élections nationales (élections générales et référendum sur le Brexit). »
L’impact des votes d’outre-mer pourrait dépendre de la présence d’un nombre élevé de votants dans certaines circonscriptions marginales, a-t-elle déclaré. « Je pense cependant que la question des électeurs d’outre-mer est enfin davantage mise en avant par la presse britannique, de manière plus objective. »
« Pour ce qui est de l’avenir, nous avons discuté avec les ministres fantômes des droits des citoyens (c’est-à-dire des Britanniques dans l’UE après le Brexit) et nous continuerons de le faire. »
Clarissa Killwick de Brexpats, un autre groupe de Britanniques à l’étranger, a déclaré qu’elle avait réservé un vol pour voter en personne afin de s’assurer que rien ne soit laissé au hasard.
« Je vis en Italie, où a vécu pendant de nombreuses années Harry Shindler, qui a fait campagne longtemps et durement pour que nous récupérions ce droit. Il m’a dit qu’on n’est pas moins britannique plus on est loin. »
