Le gouvernement français maintiendra son projet d'organiser la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024 sur la Seine, même après qu'une attaque meurtrière dans la capitale française ce week-end ait amplifié les problèmes de sécurité existants.
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La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castera, a déclaré lundi à la radio Fance Inter que le plan pourrait encore être adapté à l'idée de la flottille fluviale, les médias ayant fait état de graves inquiétudes au sein des forces de sécurité quant au risque d'attaque de la cérémonie.
Un homme connu des autorités comme un islamiste radical souffrant de troubles mentaux a poignardé à mort samedi un touriste allemand près de la Tour Eiffel, au bord de la Seine, dans le cadre d'un acte présumé de terrorisme que les procureurs enquêtent.
“Il n'y a pas de plan B, nous avons un plan A au sein duquel nous avons plusieurs alternatives”, a déclaré le ministre sur France Inter.
Elle a affirmé que “la menace terroriste et notamment la menace islamiste existe”, mais a ajouté “qu'elle n'est pas nouvelle et qu'elle n'est ni spécifique à la France ni spécifique aux Jeux”.
Il est prévu qu'une flottille de bateaux navigue le long de la Seine, depuis le pont d'Austerlitz à l'est de Paris jusqu'au pont d'Iéna à l'ouest, transportant des athlètes, des délégations et des officiels.
Le point culminant de la cérémonie des Jeux olympiques de Paris aurait alors lieu devant les célèbres jardins du Trocadéro, de l'autre côté de la Tour Eiffel.
La capacité des spectateurs n’est pas claire
L'idée a été défendue par le président Emmanuel Macron, qui souhaite un spectacle unique qui laissera une empreinte durable dans l'histoire des Jeux.
Ce serait la première fois dans l'histoire des Jeux olympiques que la cérémonie d'ouverture aurait lieu en dehors du stade principal d'athlétisme.
Mais Oudéa-Castera a ajouté qu'il y avait “un certain nombre de variables d'ajustement”, notamment le nombre de spectateurs pouvant y assister, qui sera décidé au printemps et pourra être “modulé”.
Sont également susceptibles d'ajustement “le nombre d'événements qui seront autorisés aux alentours et à Paris” en marge de la cérémonie et “la gestion des périmètres de sécurité”.
Les autorités avaient initialement prévu d'offrir 500 000 billets gratuits pour la cérémonie ainsi que 100 000 billets payants les plus proches de l'action, créant ainsi un événement gargantuesque avec un total de 600 000 détenteurs de billets et l'un des plus grands événements de spectateurs de l'histoire de l'humanité.
Même si le chiffre des spectateurs payants ne risque pas d'évoluer, celui des spectateurs gratuits n'est pas encore finalisé.
Plusieurs sources proches des négociations ont récemment déclaré à l'AFP que, selon les dernières estimations, “moins de 300 000 spectateurs” pourraient entrer gratuitement.
Délocalisation de la cérémonie d'ouverture ?
Mais à la question de savoir si un déplacement de la cérémonie était envisagé, Oudéa-Castera a souligné : “Ce n'est pas l'hypothèse sur laquelle nous travaillons”.
L'agresseur a choisi le quartier de la Tour Eiffel davantage pour son côté “symbolique” que comme “site olympique”, a déclaré Emmanuel Grégoire, adjoint à la maire de Paris, à la radio France Info.
Rappelant que la Coupe du monde de rugby s'est déroulée cet automne à Paris et ailleurs en France sans “aucun incident”, il a estimé que ce n'est pas “les JO… qu'il faut remettre en cause”, mais “la manière dont nous anticiper les risques liés au traitement de ces personnes.
“Je suis sûr que nous pourrons préparer ces Jeux olympiques de manière très satisfaisante”, a-t-il ajouté.
Le chef de la police parisienne, Laurent Nunez, avait déjà fait part la semaine dernière au journal Le Parisien des périmètres de sécurité stricts prévus pour les Jeux, les habitants résidant à proximité des sites olympiques devant demander un code QR leur permettant de passer les barrières de police.
Des règles spéciales s'appliqueront lors de la cérémonie d'ouverture du 26 juillet, où les périmètres de haute sécurité, ou “rouges”, seront “très larges”, a précisé Nunez.
“Les seules personnes qui passeront seront les personnes ayant un motif valable, c'est-à-dire les personnes se rendant à leur hôtel, ou à leur domicile, ou encore les personnes munies d'un billet pour la cérémonie”, a-t-il précisé.
(avec l'AFP)