Un homme soupçonné d’avoir conduit une voiture sur un marché de Noël allemand lors d’une attaque qui a tué au moins cinq personnes et blessé des dizaines d’autres fait face à des accusations de meurtre et de tentative de meurtre, a annoncé dimanche la police, après que l’homme a été placé en garde à vue.
La police de la ville centrale de Magdebourg, où l’attaque a eu lieu vendredi, a également signalé des échauffourées lors d’une manifestation d’extrême droite à laquelle ont participé environ 2 100 personnes samedi soir, tandis que d’autres habitants ont pris part à de sombres événements de commémoration.
Le suspect est un homme saoudien de 50 ans qui vit en Allemagne depuis près de deux décennies.
Un magistrat a ordonné la détention provisoire de l’homme après que les procureurs ont porté des accusations de meurtre pour cinq chefs d’accusation, plusieurs chefs de tentative de meurtre et de coups et blessures graves, selon un communiqué de la police.
Les morts ont été identifiés comme étant un garçon de neuf ans et quatre femmes adultes, âgées de 52, 45, 75 et 67 ans.
Les autorités allemandes n’ont pas nommé le suspect, qui a le statut de résident permanent en Allemagne, et les médias locaux ne donnent pas son nom complet, conformément à la loi locale sur la protection de la vie privée. Les médias internationaux, dont BBC News et le Guardian, identifient cependant l’accusé comme étant Taleb al-Abdulmohsen.
Le compte X du suspect le décrit comme un ancien musulman. Il est rempli de tweets et de retweets axés sur des thèmes anti-islamiques et des critiques de la religion, tout en partageant des notes de félicitations aux musulmans qui ont abandonné la foi. Il a critiqué les autorités allemandes, estimant qu’elles n’avaient pas fait assez pour lutter contre « l’islamisation de l’Europe ». Il a également exprimé son soutien au parti d’extrême droite et anti-immigrés Alternative pour l’Allemagne (AfD).
La police a signalé des échauffourées lors d’une manifestation à laquelle ont participé environ 2 100 personnes samedi soir, un jour après l’attaque. Des militants de droite avaient qualifié le rassemblement sur l’application de messagerie Telegram de “manifestation contre le terrorisme”.
On pouvait voir des manifestants portant des cagoules noires brandissant une grande banderole avec le mot « remigration », un terme populaire auprès des partisans d’extrême droite qui cherchent à expulser massivement les migrants et les personnes considérées comme n’étant pas d’origine allemande.
Le motif de l’attaque de vendredi soir reste flou.