Les agriculteurs du sud-ouest bloquent depuis quatre jours l'autoroute A64. Sans résolution en vue, le président du principal syndicat d’agriculteurs a appelé à ce que l’action s’étende à « tous les départements » et dure « aussi longtemps que nécessaire ».
En réponse à son appel, les agriculteurs ont commencé à bloquer davantage d'autoroutes le 22 janvier, et d'autres actions sont prévues dans les jours à venir.
Jusqu'à présent, les autoroutes concernées sont :
- L'A64 à proximité de Carbone (Haute-Garonne)
- L'A680 à proximité de Verfeil (Haute-Garonne)
- L'A9 à proximité de Perpignan (Hérault)
- L'A68 à hauteur d'Albi (Tarn), annoncée dès le 23 janvier
11h50 ⚠️ : sur #A9, ⛔ autoroute coupée en direction de l'Espagne après l'entrée n° 41 Perpignan-Nord. ➡️ Sortie obligatoire. Perpignan Nord n°41 Écoutez @Radio1077 #InfoTrafic
—Autoroute A9 (@A9Trafic) 22 janvier 2024
Pourquoi les agriculteurs protestent-ils ?
Les syndicats agricoles FNSEA et Jeunes Agriculteurs protestent contre la multiplication des réglementations européennes, les retards dans le versement des subventions gouvernementales et l'interdiction de certains pesticides courants.
Le Premier ministre Gabriel Attal devrait rencontrer les syndicats cette semaine pour tenter de désamorcer la situation.
Mais Arnaud Rousseau, président du syndicat agricole FNSEA, s'est montré combatif avant la réunion, appelant à plus d'action « dans tous les départements ».
“Je peux vous dire qu'à partir d'aujourd'hui et toute la semaine et aussi longtemps que nécessaire, nous mènerons un certain nombre d'actions”, a-t-il déclaré. France Inter le 22 janvier.
L'A64 bloquée pendant quatre jours
Les tentatives du préfet et du gouvernement pour désamorcer la contestation se sont jusqu'à présent révélées infructueuses et le barrage routier sur l'A64 entre Toulouse et Bayonne à Carbone (Haute Garonne) est désormais bien implanté.
Les agriculteurs continuent de bloquer l'A64 pour la 4eme journée consécutive à Carbonne. pic.twitter.com/NA8lTjRAfK
– Réalité Actuelle (@ReaActuelle) 21 janvier 2024
Les agriculteurs ont garé leurs tracteurs, construit des barrières de paille et campé sur l'autoroute. Dimanche soir, ils ont même organisé une fête de protestation.
Le blocage de l'A64 se poursuit en musique à Carbonne #AgriculteursEnColère #agriculteurs pic.twitter.com/rIn4BJrBkD
– Anonyme Citoyen (@AnonymeCitoyen) 21 janvier 2024
“Pas de solution immédiate”
Une nouvelle loi destinée à apaiser les syndicats d'agriculteurs était prévue au Parlement pour le 24 janvier, mais elle a été reportée.
« La loi aurait dû être présentée cette semaine. Mais pour ajouter quelques mesures supplémentaires – il y a des sujets que nous devons ajouter – il nous faudra encore quelques semaines”, a déclaré le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, qui se dit “du côté des agriculteurs”.
Le préfet de Haute-Garonne, Pierre-André Durand, a rencontré les agriculteurs au barrage routier samedi 20 janvier.
“J'ai dit très clairement que nous étions ouverts à la discussion”, a-t-il déclaré. “Compte tenu de la complexité de nombreux aspects de la situation, nous ne pouvons pas apporter de solution immédiate”, a-t-il déclaré. BFMTV.
Ils insistent toutefois sur le fait que leur protestation se poursuivra jusqu'à ce que le gouvernement propose des solutions claires.
“Nous ne voulons pas entendre 'attendez, nous vous donnerons une date de réponse en février'”, a déclaré à BFMTV Jérôme Bayle, éleveur de Haute Garonne.
“Tant que nous n'aurons pas de réponses concrètes et que le Premier ministre nous fera une offre réelle, nous ne bougerons pas.”
Même si jusqu'à présent la protestation s'est limitée à l'Occitanie, certains agriculteurs ont clairement fait savoir qu'ils entendraient l'appel du syndicat pour aller plus loin.
“Si nous devons aller à Paris, alors nous irons à Paris”, ont-ils déclaré à BFMTV.
“C'est dommage que nous soyons arrivés à ce point”
Cependant, le président des Jeunes Agriculteurs, Arnaud Gaillot, a présenté un message plus apologétique, moins militant.
«Je ne pense pas que nous le serons gilet jaune» a-t-il déclaré à BFMTV. “Le but n'est pas de mettre tout le pays en désordre”.
“C'est dommage que nous en soyons arrivés là, il est difficile de faire entendre sa voix dans ce pays”.
Le spectre d'un barrage d'agriculteurs à Paris constitue un enjeu majeur pour le nouveau gouvernement du Premier ministre Gabriel Attal. Le 8 février 2023, 2 000 agriculteurs et 500 tracteurs provoquent des embouteillages à Paris, avec 365 km d'embouteillages signalés.
Par ailleurs, le Salon international de l'agriculture de Paris, politiquement sensible, se déroule du 24 février au 3 mars.
Le Premier ministre voudra trouver une solution avant l'événement, qui verra des milliers d'agriculteurs visiter la capitale et, dans des conditions favorables, pourra offrir aux hommes politiques un moyen facile de redorer leur image et de montrer leur affection pour les produits régionaux.
Lire aussi
Pourquoi la signalisation routière des villages et des villes françaises est bouleversée
« Réduisez le nombre de vos vaches pour contribuer à respecter les engagements climatiques », a déclaré la France