Une commission indépendante sur l’inceste a adressé vendredi 82 recommandations au gouvernement français sur la protection des enfants contre les pédophiles. Elle a notamment soulevé la question de l’abolition des délais de prescription en cas de viol d’enfants, comme cela a été fait dans des pays comme la Suède, la Norvège, la Belgique et le Canada.
Publié le:
1 minute
Le rapport de 755 pages de la Commission indépendante sur l’inceste et la violence sexuelle contre les enfants (Ciivise) fait suite à trois années d’enquêtes, d’entretiens et d’analyses.
Ciivise – qui compte 25 membres parmi lesquels des experts juridiques, des psychologues, des représentants de la police et des militants – affirme qu’un enfant est agressé toutes les trois minutes.
✅La CIIVISE publie son rapport.
Ce qu’elle à dire après 3 ans d’engagement, d’écoute et d’action, c’est ceci : après des millénaires de déni, il est possible d’en sortir, de remettre la loi à sa place. C’est le sens des 82 préconisations formulées.
— Commission indépendante sur l’inceste (@CIIVISE_contact) 17 novembre 2023
Le rapport s’appuie sur quelque 30 000 témoignages et aborde un grave problème de santé publique “qui détruit de nombreux enfants, avec des conséquences lourdes pour la société. Il considère les pédophiles comme extrêmement dangereux”, déclare Édouard Durand, coprésident de la commission et également tribunal pour enfants. juge.
Ciivise souhaite que les infirmières et médecins scolaires effectuent des rendez-vous annuels de dépistage et de prévention auprès des enfants afin de tenter de réduire le nombre annuel de victimes de violences sexuelles – un chiffre qui s’élève à 160 000 rien qu’en France.
La commission souhaite également que les violences sexuelles soient identifiées dans des situations telles que les grossesses d’adolescentes et les hospitalisations suite à des tentatives de suicide.
Il souligne que 70 pour cent des plaintes pour violences sexuelles sur enfants sont rejetées sans suite et propose d’intensifier l’intervention judiciaire.
Ciivise accuse le gouvernement de ne pas être clair sur l’avenir de la mission de la commission au-delà de la fin de cette année. Il a demandé à pouvoir poursuivre ses travaux.
Le président français Emmanuel Macron a lancé cette commission en janvier 2021 en réaction au mouvement #MeTooInceste déclenché par le livre de Camille Kouchner “La Familia Grande”, décrivant l’inceste commis par son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, à l’encontre du frère de l’auteur.