Les habitants affirment que la fermeture permettra à beaucoup plus d’avions de survoler directement leurs maisons.
Près de 400 personnes ont manifesté ce week-end contre la fermeture d’une piste à l’aéroport de Bordeaux, les habitants affirmant que cette fermeture signifierait que davantage d’avions survoleraient directement leurs maisons.
Des manifestants se sont rassemblés à l’aéroport de Bordeaux-Mérignac (Gironde, Nouvelle-Aquitaine) samedi 28 septembre.
L’appel à protestation émanait de l’Association Eysino-haillanaise de défense contre les nuisances de l’aéroport (AEHDCNA). Les habitants souhaitent que la deuxième piste reste ouverte, car cela signifierait-ils – qu’ils diminueraient le nombre d’avions survolant directement leur survol.
Nous étions nombreux à l’aéroport de Bordeaux Mérignac suite à l’appel de #AEHDCNA pour manifester contre le projet de fermeture de la piste sécante. Poursuivons notre mobilisation pour le maintien des 2 pistes, l’arrêt des vols de nuit et un développement mesuré de l’aéroport pic.twitter.com/Gjl4PyH17l
– Christine Bost (@christinebost) 28 septembre 2024
Si la piste ferme, l’association estime que 15 % du trafic aérien actuel de l’aéroport sera transféré sur la piste principale, dont la trajectoire de vol passe au-dessus de leurs domiciles. Déjà, 85 % du trafic de l’aéroport est acheminé vers la piste principale.
La deuxième piste, en revanche, accueille « un avion sur dix… ce qui n’est pas négligeable », a indiqué Édouard Quintano, maire de Saint-Jean d’Illac, près de Bordeaux.
Ils étaient environ 400 à se rassembler pour signaler les nuisances sonores de l’aéroport de Mérignac et l’éventuelle fermeture de la piste secondaire, ce samedi 28 septembre. pic.twitter.com/aYQYNZXWHG
— Sud Ouest Bordeaux (@SO_Bordeaux) 28 septembre 2024
“C’est insupportable”
Un habitant, résidant à Eysines depuis 26 ans et présent à la manifestation, a déclaré à FranceBleu que la multiplication des vols low-cost avait considérablement aggravé la situation et que la fermeture de la deuxième piste ne ferait qu’aggraver le problème.
« C’est exponentiel et insupportable », a-t-elle déclaré. « C’est un bruit de fond constant, qui nous oblige à fermer les fenêtres, à ne pas pouvoir inviter famille ou amis dans le jardin, à être réveillé la nuit. Nous nous enfermons dans nos propres maisons, et cela nous rend antisociaux.
Les habitants ont maintenant envoyé une lettre au ministère des Transports pour faire valoir leur cas.
Lire aussi : Aéroport de Bordeaux : « Le retrait de Ryanair était notre pire scénario »
Rapport en faveur du maintien de la deuxième piste
Un rapport commandé par le gouvernement sur la question s’est prononcé en faveur du maintien de la piste, a déclaré le président de l’association des riverains Xavier Petit.
Le rapport provient de l’Agence de l’environnement et du développement durable, l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD). Il a également déclaré que « retirer cette piste coûterait plus cher que la rénover » et que disposer d’une piste secondaire pourrait être utile.
Il a cité comme exemple « l’utilisation considérable de la piste lors des incendies de 2022 ».
Accompagnement à la fermeture
Pourtant, les maires et les autorités locales situées le long du tracé de la deuxième piste – dont les communes de Pessac et Martignas – soutiennent sa fermeture.
Dans un communiqué, la ville de Pessac a qualifié le rapport de l’IGEDD de « partiel et incomplet » et affirmé que la fermeture de la deuxième piste « supprimerait la gêne de 49 300 habitants et l’augmenterait de 2 200 personnes seulement ».
La décision de fermer ou non la piste n’a pas été définitivement confirmée. Le gouvernement devrait prendre une décision d’ici deux ans, après avoir mené de nouvelles études d’impact.