Une motion de destitution du président est à l’étude et pourrait bientôt être soumise au vote des députés
Une motion de destitution contre le président français Emmanuel Macron présentée par un parti d’extrême gauche La France insoumise (LFI) sera désormais soumis au vote Assemblée nationale.
Le projet de loi a passé son premier tour d’examen parlementaire ce matin (17 septembre), avec 12 membres d’un comité de 22 personnes votant en faveur de la motion d’adoption.
Il est toutefois peu probable que cette proposition soit adoptée, car trop peu de députés voteront en sa faveur et les sénateurs de l’autre chambre politique française ne soutiendront pas la motion.
Les alliés de LFI, dont des députés du Parti socialiste, ont déclaré qu’ils ne voteraient pas en faveur de la destitution du président.
Lire aussi : Quand seront annoncés les membres du nouveau gouvernement français ?
Comment fonctionne le processus ?
Les règles à suivre pour présenter une motion de destitution (procédure de destitution) contre le président français sont énoncées à l’article 68 de la Constitution de la Ve République.
Elle nécessite les signatures de 60 députés ou plus siégeant au Parlement. Assemblée nationale (un dixième de la chambre) soit officiellement présentée – la motion du LFI a recueilli plus de 80 voix.
Alternativement, la motion peut être présentée au Sénat, nécessitant également la signature d’un dixième des sénateurs (environ 35).
La proposition de la LFI a franchi ce seuil de vote des députés, et sera soumise à une première étape d’examen à partir d’aujourd’hui (mardi 17 septembre).
Il doit passer par le bureau de la Assemblée nationalel’organe exécutif interne chargé d’évaluer ces motions, avant de les soumettre à un vote plus large au sein de la chambre.
La proposition de LFI a franchi de justesse cette étape, après que le Parti socialiste a confirmé tard hier soir qu’il ne bloquerait pas la motion, bien qu’aucun de ses députés ne la soutenait initialement.
La gauche Nouveau Front Populaire L’alliance (NFP) contrôle 12 des 22 sièges du bureau, tous les membres ayant voté en faveur de la motion.
Si elle est adoptée, la motion sera soumise au vote des députés dans les semaines à venir, les deux tiers des voix étant nécessaires pour voter en faveur du projet de loi.
Si cela se produit, le projet de loi est alors transmis à la chambre opposée (dans ce cas, au Sénat), où les deux tiers des membres doivent également voter en sa faveur.
Aucun président en exercice n’a été destitué sous la Ve République, bien qu’un vote visant à destituer François Hollande, présenté en 2016 par des partis de droite, ait été rejeté. Les Républicains Les députés ont voté dans le Assemblée nationale.
Lire aussi : De nouvelles manifestations contre Macron et Barnier prévues le 21 septembre en France
Il n’y a pas assez de députés pour voter la destitution
Il est extrêmement peu probable que le vote LFI obtienne suffisamment de voix dans l’élection. Assemblée nationale.
Le groupe, qui compte 72 députés, est loin d’obtenir à lui seul une majorité, et même si tous ses alliés du NFP votaient pour, ils n’auraient toujours qu’environ la moitié des députés nécessaires pour faire passer le vote.
Il faudrait donc aussi que les voix viennent de l’extrême droite. Rassemblement nationalet même certains centristes appartenant au groupe du président à la Chambre, ce qui n’arrivera pas.
Lire aussi : Marine Le Pen, la dirigeante d’extrême droite française, perd son appel dans une affaire de diffamation
Les députés du Parti socialiste ont confirmé qu’ils ne voteraient pas en faveur de la destitution du président, car ils estiment que cela donnerait une « légitimité » au mandat de M. Macron.
« Nous sommes résolument opposés à cette procédure de destitution », ont-ils déclaré hier soir, après avoir annoncé qu’ils ne bloqueraient pas le passage par le bureau.
La procédure «consistera essentiellement à remettre le président de la République au centre du débat politique et à lui donner une nouvelle légitimité… (et est) vouée à l’échec», ont-ils ajouté.
« Nous ne voulons pas donner de victoires à Emmanuel Macron. Le pouvoir n’est plus à l’Élysée, il est au Parlement. »
Dans le cas extrêmement improbable où la motion passerait par la Assemblée nationaleil a encore moins de chances de passer au Sénat.
Le Sénat est dominé par des partis de centre-droit, et il serait pratiquement impossible pour les quelques membres de gauche de convaincre suffisamment de leurs adversaires de voter en faveur du projet de loi.