Le prix des billets d’avion devrait augmenter à mesure que les passagers voyagent, afin de transférer le « malus climatique » sur ceux qui « peuvent se le permettre », selon un nouveau rapport
Ceux qui prennent des vols fréquents devraient payer plus pour leur voyage, et non moins, a déclaré une association française de protection de l’environnement, en s’attaquant aux “miles aériens” et aux récentes réductions “pour voyageurs fréquents” proposées par certaines compagnies aériennes.
Réseau de militants environnementaux le Réseau Action Climat (RAC) appelle à un ‘taxe des grands voyageurs (taxe des voyageurs fréquents) », dans le but de « pénaliser les riches urbains », qui sont, selon elle, les principaux utilisateurs d’avions.
La taxe fonctionnerait à l’opposé du système de fidélité actuel des « miles aériens », qui récompense les voyageurs à mesure qu’ils effectuent davantage de vols. En revanche, cette nouvelle taxe signifierait que plus un passager prend l’avion, plus le prix de son billet augmenterait.
« Justice sociale »
Alexis Chailloux, coordinateur du rapport RAC sur le sujet, a déclaré à l’AFP : “L’ambition de ce rapport ne se limitait pas à la question climatique, mais aussi à la question de la justice sociale.”
Le groupe affirme que l’imposition d’une telle taxe est le seul moyen efficace de réduire le transport aérien et les gaz à effet de serre associés qui contribuent au réchauffement climatique, ainsi que d’inciter les voyageurs les plus fréquents à réduire leurs voyages en avion.
L’association a déclaré que d’autres « solutions » telles que les carburants synthétiques ou les biocarburants « sont insuffisantes à elles seules pour respecter l’Accord de Paris, et il est impératif de réduire le trafic aérien dès maintenant ». Le trafic aérien représente 7% du CO de la France2 émissions en 2019, a indiqué le groupe.
Le réseau a affirmé que l’introduction d’une telle « taxe pour les voyageurs fréquents » réduirait les émissions du secteur du transport aérien de 13,1 %, générerait des revenus de 2,5 milliards d’euros et transférerait la pénalité climatique sur les utilisateurs qui en ont le plus les moyens.
« Injustice fiscale »
M. Chailloux a déclaré que le système actuel représente une « injustice fiscale » et a déclaré qu’il existe des taxes sur le carburant des véhicules et sur l’électricité des trains, mais pas de taxes comparables sur les billets d’avion. Il a qualifié les taxes sur les voyages aériens de « minimes ».
C’est particulièrement injuste, dit-il, « compte tenu de la sociologie des passagers aériens qui ont les moyens de payer cette taxe ».
Le rapport indique également que la réduction du transport aérien « garantirait la relance des chemins de fer ».
Autres propositions
Les autres propositions du rapport comprennent :
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Une interdiction des jets privés
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La suppression des vols courts (techniquement, c’est déjà une loi en France, mais en réalité certaines compagnies aériennes peuvent la contourner sur un point technique, comme la localisation des gares vs aéroports)
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L’introduction d’un quota d’un vol aller-retour par personne et par an.
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Le rapport intervient un peu plus d’un mois après que la compagnie aérienne européenne à petit budget WizzAir a fait la une des journaux pour son offre « All You Can Fly », dans le cadre de laquelle les passagers peuvent (sous certaines conditions) prendre des vols illimités chaque année sur le réseau Wizz Air pour 599 €.
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