Des chercheurs de l'Université de Finlande orientale (UEF) et de l'Université de Jyväskylä (JYU) ont collaboré pour publier des recherches sur les capacités antivirales des surfaces en bois massif.
L'étude, dirigée par les groupes de recherche de Varpu Marjomäki à JYU et Antti Haapala à l'UEF, a étudié le potentiel antiviral de différentes espèces de bois contre les coronavirus enveloppés et les entérovirus non enveloppés. L'ouvrage a été publié dans Matériaux et interfaces appliqués ACS.
La pandémie de COVID-19 et les épidémies virales récurrentes ont souligné le besoin urgent de stratégies innovantes pour réduire la transmission du virus.
Bien que le bois soit un matériau fondamental dans l’environnement humain depuis des siècles, ses propriétés antivirales n’ont pas été largement explorées jusqu’à présent. Cette recherche est la première à évaluer systématiquement l’efficacité antivirale inhérente du bois scié provenant de diverses espèces d’arbres, y compris les conifères et les feuillus, dans différentes conditions environnementales.
Principales conclusions
- Pin et épicéa : Ces espèces de conifères ont démontré une excellente activité antivirale contre les coronavirus enveloppés, réduisant considérablement l’infectiosité virale en seulement 10 à 15 minutes. Cependant, leur efficacité contre les entérovirus non enveloppés était moins prononcée.
- Chêne : Cette espèce de bois dur s'est révélée particulièrement efficace contre les entérovirus non enveloppés, démontrant ainsi son potentiel pour des applications antivirales plus larges.
- Composition chimique : L'analyse à l'UEF a révélé que les propriétés antivirales sont principalement régies par la composition chimique du bois, notamment la présence d'acides résiniques, de terpènes et de composés phénoliques. Ces produits chimiques varient considérablement d’une espèce à l’autre et sont influencés par des facteurs environnementaux tels que la température et l’humidité.
- Porosité et absorption : Bien que la porosité du bois et les caractéristiques d'absorption des virus jouent un rôle, l'étude souligne que la composition chimique du bois est le déterminant clé de sa fonctionnalité antivirale.
La recherche a également révélé que les traitements thermiques et l’ajout de plastiques au bois, comme dans les composites bois-plastique, peuvent compromettre les propriétés antivirales du matériau. Cette découverte ouvre de nouvelles voies pour l’utilisation de surfaces en bois non traitées ou peu traitées dans les applications de santé publique.
Directions futures
Les équipes de recherche de l'UEF et de JYU poursuivront leurs recherches sur les composants antiviraux les plus efficaces du bois et leurs mécanismes d'action dans le cadre du programme de doctorat européen DESTINY en cours. Ces futures recherches visent à identifier des composés bioactifs spécifiques qui peuvent être exploités pour développer des matériaux et des revêtements antiviraux durables et efficaces.
“Cette étude marque une avancée significative dans la compréhension de la manière dont les matériaux naturels peuvent être exploités pour améliorer la santé publique”, a déclaré Varpu Marjomäki, virologue principal à JYU.
“Nos résultats suggèrent que le bois, un matériau durable et largement disponible, pourrait jouer un rôle crucial dans la réduction de la transmission virale dans divers contextes”, a ajouté Antti Haapala, ingénieur principal en matériaux à l'UEF.
“Les rôles synergiques entre les différents produits chimiques présents constituent un thème de recherche permanent”, déclare le professeur Haapala du Département de chimie.
Plus d'information:
Sailee Shroff et al, Inactivation dépendante des espèces d'arbres des coronavirus et des entérovirus sur les surfaces en bois massif, Matériaux et interfaces appliqués ACS (2024). DOI : 10.1021/acsami.4c02156
Fourni par l'Université de Finlande orientale
Citation: Une étude révèle les propriétés antivirales des surfaces en bois massif (12 juin 2024) récupéré le 12 juin 2024 sur
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