Le centre accueille des patients avec ou sans rendez-vous, dans un contexte de problème croissant de « déserts médicaux »
Une ville du sud de la France a ouvert un nouveau centre médical sans rendez-vous pour les personnes qui ne souhaitent pas (ou ne peuvent pas) consulter un médecin généraliste régulier.
Le centre de consultation médicale a été implanté à Albi (Tarn, Occitanie) par la Ville d’Albi, en partenariat avec le Centre Hospitalier d’Albi et l’Agence Régionale de Santé (ARS) Occitanie.
Essentiellement composé de médecins généralistes retraités, c’est le seul centre de ce type à ce jour en France. Il compte actuellement neuf médecins généralistes. Ce nombre devrait passer à 13 d’ici septembre et pourrait même monter à 20 d’ici la fin de l’année.
Les patients peuvent venir sans rendez-vous, ou prendre rendez-vous à l’avance s’ils le souhaitent via le service de rendez-vous en ligne Doctolib.
Les patients n’ont pas besoin d’être inscrits auprès d’un médecin généraliste ou d’un cabinet médical habituel pour utiliser le centre, mais ils peuvent présenter leur carte Vitale et autres cartes d’assurance s’ils en ont.
« Les patients que nous recevons sont principalement des personnes qui n’ont pas de médecin généraliste », explique le Dr Jean-Marie Franques, secrétaire de l’association fondatrice du centre. « Certains nous sont également adressés par les services d’urgence et les médecins absents ; nous avons également reçu des touristes.
« Tout le monde est à la fois soulagé et reconnaissant de retrouver un médecin. Le tarif conventionnel est appliqué, ainsi que le remboursement intégral par le tiers payant sur présentation de la carte Vitale et de la carte d’assurance maladie », a-t-il précisé.
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Pression sur les soins de santé
Les autorités ont mis en place ce centre en raison d’une « pression importante sur l’offre de soins, qui s’aggrave d’année en année », à la suite d’une consultation avec les partenaires concernés, a indiqué la ville sur son site Internet.
Le groupe a constitué une association (Association des médecins retraités de l’albigeois) avec le Centre Hospitalier d’Albi pour fixer les modalités de création et de fonctionnement du centre.
« La Ville d’Albi a mis à disposition son ancienne conciergerie et a également engagé des travaux de réhabilitation d’un montant de 50 000 euros », a indiqué Gilbert Hangard, adjoint au maire chargé de la santé.
Deux salles de consultation ont été construites et l’hôpital a fourni du personnel de secrétariat, du mobilier, de l’informatique et du matériel médical.
Le problème du désert médical en France
Le centre intervient dans un contexte de problèmes persistants liés aux « déserts médicaux » en France et d’un nombre croissant de patients qui ont du mal à accéder aux soins de santé généraux, en raison d’un manque de centres médicaux, de l’absence de rendez-vous disponibles chez un médecin généraliste, du manque de transport ou du fait de vivre trop loin de leur centre le plus proche.
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Le gouvernement définit le terme « désert médical » spécifiquement comme une zone dans laquelle les patients ont accès à moins de 2,5 consultations avec un médecin généraliste local par an en moyenne.
Le terme peut également être utilisé pour décrire les régions où il n’y a pas assez de médecins généralistes et où le temps des patients est très limité. Dans ce cas, même les patients qui obtiennent un rendez-vous peuvent constater qu’ils n’ont pas assez de temps pour expliquer correctement leur problème et que le médecin généraliste n’a pas assez de temps pour leur offrir un niveau de soins satisfaisant.
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En fin de compte, vivre dans un désert médical peut entraîner un déclin de la santé de la population et entraîner une mauvaise santé, voire des conditions dangereuses, du fait de ne pas pouvoir consulter un professionnel de la santé assez rapidement, voire pas du tout.
Cela peut également signifier que les hôpitaux deviennent sursaturés, car de plus en plus de personnes se rendent directement aux urgences au lieu de consulter leur médecin généraliste, ou finissent par devoir se rendre à l’hôpital pour une pathologie qui aurait pu être évitée si elles avaient consulté un médecin généraliste plus tôt.
Selon les chiffres actuels du gouvernement, 8 % des Français vivent dans un désert médical, soit environ 5,4 millions de personnes.