Le nouveau système de vidéosurveillance et d’amendes entrera en vigueur en janvier 2025 pour protéger les usagers des « mobilités douces »
La ville de Rouen va devenir la dernière à mettre en place un système de vidéosurveillance et des amendes pour les conducteurs de voitures mal garées – et les auteurs d’autres infractions – afin d’améliorer la sécurité des piétons et des cyclistes.
Les autorités de Rouen (Seine-Maritime, Normandie) ont confirmé que ce changement entrerait en vigueur à partir de janvier 2025. Pendant une période d’essai d’un an, la ville utilisera des caméras vidéo pour « repérer » et verbaliser les conducteurs qui enfreignent les règles de stationnement et ceux qui « troublent l’ordre public ».
‘Vidéo-verbalisation‘ réseau de caméras
À partir de janvier, le nouveau «vidéo-verbalisation“Ce réseau de caméras permettra aux agents de surveiller “les secteurs de la rue de la République, de la rue Lafayette, de la rue Jeanne-d’Arc, de la rue Saint-Vivien et des quais hauts de la rive droite” depuis un centre de surveillance urbaine (CSU), a indiqué Kader Chekhemani, adjoint au maire de Rouen en charge de la tranquillité publique, du stationnement et de la propreté. à Le Parisien.
La ville s’appuiera sur les 106 caméras vidéo déjà installées et ambitionne d’en installer 124 supplémentaires d’ici fin 2024. Ces caméras surveilleront en permanence le centre-ville, la rive gauche, le quartier de Grammont et les Hauts de Rouen.
Le réseau visera à soutenir les 150 agents de police et de maintien de l’ordre public déjà présents sur le terrain. Cependant, le conseil municipal adoptera dans un premier temps une approche plus indulgente, afin de mieux faire connaître les règles avant de « sévir », a déclaré M. Chekhemani.
« Nous voulons que cela ait un effet dissuasif. Nous voulons que les automobilistes sachent que s’ils se garent là, ils seront verbalisés. Ne gênez pas les personnes vulnérables. Nous devons changer les comportements », a-t-il déclaré.
Lire aussi : Un essai de vidéosurveillance dans une ville française donne lieu à 1 700 amendes de stationnement en six mois
Lire aussi : Comment les collectivités rurales françaises utilisent la vidéosurveillance pour lutter contre la hausse de la criminalité
Protéger les usagers des trottoirs
« Les infractions de stationnement sur les trottoirs et les pistes cyclables ont des conséquences majeures et se répètent trop régulièrement », a déclaré M. Chekhemani. « De nombreux habitants du quartier s’en sont plaints.
“L’objectif est de protéger les usagers des ‘mobilités douces’, qu’ils soient piétons ou cyclistes, des véhicules qui stationnent sur les trottoirs, les passages piétons, devant les entrées d’écoles et sur les pistes cyclables, rendant les déplacements dangereux. Le temps qu’on envoie un agent, ils sont souvent partis”, a-t-il expliqué.
« Il n’en demeure pas moins que des enfants, des mères avec poussettes et des cyclistes ont été contraints d’emprunter la route et de se mettre en danger. Nous voulons lutter contre tout cela. »
Le maire adjoint a tenté d’apaiser les craintes concernant la surveillance vidéo et les amendes automatiques.
« La caméra est un outil, mais elle n’est pas automatique », a-t-il expliqué. « Il y aura un agent assermenté et autorisé derrière elle, donc elle sera utilisée avec discrétion. »
Cette annonce intervient alors que les responsables de la métropole Rouen Normandie ont annoncé leur objectif de faire de la ville la « capitale de la mobilité (des transports) du futur ».
Ses plans comprennent également le développement de son système de transport, le rendant plus respectueux de l’environnement, l’extension de la réseau express vélo (REV, réseau express cyclable), et en augmentant la piétonnisation de certaines rues.
Lire aussi : Une ville française mise en garde contre l’utilisation « intrusive » de la vidéosurveillance pour vérifier les plaques d’immatriculation
Pas seulement des infractions de stationnement
Les caméras ne se contenteront pas de surveiller les infractions de stationnement.
Elles sont également destinées à aider à détecter « les vols, les agressions et les rassemblements suspects », ainsi qu’à « protéger les passants et, à la demande du procureur de la République, à appuyer les enquêtes », a précisé l’adjoint au maire.
Par exemple, des images de vidéosurveillance du réseau de caméras ont été utilisées au tribunal après l’incendie de la synagogue de Rouen, a déclaré M. Chekhemani, permettant au juge de « disculper le policier qui a tiré sur l’agresseur en état de légitime défense ».
Rouen est la dernière ville à introduire ce système
Rouen n’est pas la seule ville à installer un vidéo-verbalisation système qui utilise des caméras et la surveillance à distance pour identifier les infractions routières (et autres).
Paris dispose déjà du système en place, notamment pour les pistes cyclables, tandis que autres grandes villes qui l’utilisent sont Aix-en-Provence, Avignon, Bordeaux, Dijon, Lyon, Nîmes, Toulouse, Toulon et Strasbourg.