La Russie a annoncé avoir passé un troisième jour à combattre une offensive surprise ukrainienne dans la région frontalière de Koursk, qui, selon les rapports, pourrait être l’une des plus grandes incursions transfrontalières entreprises par Kiev pendant la guerre.
Le ministère russe de la Défense a indiqué dans un communiqué que l’armée et les gardes-frontières russes avaient empêché les forces ukrainiennes de pénétrer plus profondément dans la région du sud-ouest de la Russie. L’armée a également attaqué les combattants ukrainiens qui tentaient d’avancer dans la région depuis la région de Soumy.
« Les tentatives des unités individuelles de pénétrer en profondeur dans le territoire en direction de Koursk sont réprimées », a indiqué le ministère.
De violents combats ont été signalés près de la ville de Soudja, où le gaz naturel russe s’écoule vers l’Ukraine, suscitant des inquiétudes quant à un éventuel arrêt soudain des flux de transit vers l’Europe.
Oleksiy Goncharkeno, un député ukrainien, a déclaré dans une série de messages sur Facebook et Telegram que les forces ukrainiennes avaient pris le contrôle du centre gazier de Soudja.
« Nos hommes ont héroïquement capturé la vanne de gaz numéro un de Poutine à Soudja », a déclaré Goncharenko.
Cependant, Kiev n’a pas officiellement commenté l’incursion apparente à Koursk.
Dans un discours vidéo adressé à la nation jeudi soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky n’a pas évoqué les combats dans la région de Koursk mais a souligné que « la Russie a amené la guerre sur notre territoire, et elle devrait ressentir ce qu’elle a fait ».
« Les Ukrainiens savent comment atteindre leurs objectifs », a déclaré M. Zelensky, ajoutant qu’il avait reçu jeudi trois « rapports productifs, exactement le genre dont notre pays a besoin maintenant » du commandant des forces armées ukrainiennes, Oleksandr Syrskyi.
L’Ukraine a fait des progrès, selon des blogueurs militaires
La Russie affirme que son armée a endigué les avancées ukrainiennes dans la zone frontalière à environ 500 kilomètres au sud-ouest de Moscou, mais des blogueurs militaires et des données open source indiquent que les troupes ukrainiennes ont réalisé des gains dans plusieurs zones de Koursk.
Le gouverneur par intérim de la région de Koursk, Alexeï Smirnov, a informé jeudi par visioconférence le président russe Vladimir Poutine de la situation dans la région. M. Smirnov a déclaré que la région prévoyait d’équiper les stations-service d’unités de guerre électronique et de les doter d’un système de défense blindé non spécifié.
La Russie affirme combattre les forces ukrainiennes à la suite de raids transfrontaliers dans la région de Koursk, près d’un important centre de transmission de gaz naturel, bien que Kiev soit resté silencieux sur les événements rapportés.
William Taylor, ancien ambassadeur des États-Unis en Ukraine, a vu plusieurs raisons pour lesquelles Kiev pourrait vouloir entreprendre une action militaire du type de celle que la Russie accuse de se dérouler à Koursk.
« Ils veulent… montrer que les Ukrainiens peuvent effectivement repousser les Russes », a-t-il déclaré à l’émission de CBC. Pouvoir et politique le jeudi.
« Ce n’est pas la seule fois qu’ils ont fait cela au début de la guerre. Non, ils peuvent encore le faire. »
Taylor a déclaré que Kiev pourrait également envisager la possibilité d’éventuelles négociations avec la Russie, « et si les Ukrainiens détiennent un territoire, cela leur donne un certain pouvoir de pression ».
La Russie a lancé sa guerre totale contre son voisin en février 2022.
Le conflit a coûté la vie à des dizaines de milliers de civils ukrainiens et détruit des infrastructures essentielles du pays, ainsi que des bâtiments et des structures dans les villages et les villes.
