La cérémonie a été écourtée en raison du mauvais temps, mais le président Macron et les dirigeants africains se sont réunis pour commémorer l’événement crucial de 1944.
Le Débarquement de Provence, parfois appelé « l’autre Jour J », a été commémoré il y a 80 ans dans le Var, lors d’une cérémonie présidée par le président Emmanuel Macron.
M. Macron a prononcé un discours en hommage à l’événement, au cimetière militaire de la Nécropole Nationale de Saint Raphaël-Boulouris (Var, Provence-Alpes-Côte d’Azur) le 15 août (aujourd’hui).
L’événement a été écourté en raison du mauvais temps et des prévisions de fortes tempêtes. Une reconstitution du débarquement – qui devait inclure des navires, des véhicules d’époque, des avions d’époque et des parachutistes – a été annulée.
Toutefois, un déjeuner de travail entre M. Macron et ses homologues internationaux a eu lieu, malgré le changement de lieu.
Le souffle du 15 août, celui du sacrifice, de la volonté et de l’unité, fait encore de nous un peuple irréductiblement libre.
Du 15 août 1944, de ce débarquement de Provence, nous n’oublions rien. pic.twitter.com/DIXS9SWYtS
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 15 août 2024
«Défendre la nation»
Le débarquement le moins connu eut lieu le 15 août 1944, lorsque quelque 100 000 soldats – principalement américains, canadiens et britanniques – débarquèrent sur les plages du Var.
Cela ouvre la voie à plus de 250 000 soldats dans une armée « B », qui reprendra plus tard les villes de Toulon et de Marseille. Cette armée comprend 84 000 soldats d’Afrique du Nord, 12 000 soldats des Forces françaises libres (FFL) fidèles au général de Gaulle, 12 000 Corses et 130 000 soldats d’Algérie et du Maroc.
Il y avait également 12 000 soldats de l’armée « coloniale », comme des tirailleurs sénégalais, des « marsouins » venus du Pacifique et des Antilles.
M. Macron a déclaré : « Lorsqu’il s’agit de défendre les intérêts vitaux de la Nation, c’est la vocation de tous ceux qui se reconnaissent comme Français de s’unir…
« Ils n’étaient pas tous de la même génération, ils n’étaient pas de la même foi… et pourtant ils étaient l’armée de la nation, l’armée la plus fervente et la plus colorée », a déclaré M. Macron, soulignant le rôle joué par l’armée africaine.
« Ces hommes s’appelaient François, Boudjema, Harry, Pierre, Niakara », a poursuivi M. Macron. « Un grand nombre d’entre eux (…) n’avaient jamais mis les pieds sur le sol français (avant de le défendre). »
Les soldats du continent africain ont été envoyés pour aider à libérer la France lors de l’opération « Dragoon », deux mois après le débarquement de Normandie en 1944 dans le nord.
Le président a déclaré que le rôle de l’Afrique dans la libération de la France était un « héritage » dont le pays doit se souvenir, et que les noms de ces soldats « doivent continuer à être inscrits dans nos rues, nos places (afin) d’inscrire leurs traces impérissables dans notre histoire… et de ne jamais oublier leur courage et leur combat ».
« Une lutte menée ensemble »
Le président camerounais, Paul Biya, a également pris la parole lors de cet événement, insistant sur le rôle des soldats des anciennes colonies françaises. « Il n’y aurait pas eu de victoire alliée sans l’apport des autres peuples, sans les étrangers et les autres tirailleurs africains », a-t-il déclaré.
« Cette lutte a été menée ensemble, pour défendre les valeurs et les idéaux universels de paix et de justice. »
Il a déclaré que les soldats africains étaient les « héritiers de traditions guerrières immémoriales (et) admirables pour leur courage, leur audace et leur loyauté ».
Tensions France-Afrique
En 1994, 2004 et 2014, les commémorations avaient réuni plus de 15 dirigeants africains, mais cette année, seuls six étaient prévus : M. Biya, Faure Gnassingbé (Togo), Faustin-Archange Touadéra (République centrafricaine), Azali Assoumani (Comores), Brice Oligui Nguema (Gabon) et Aziz Akhannouch (Premier ministre du Maroc).
La Tunisie, la Côte d’Ivoire et le Sénégal ont envoyé un ministre, tandis que le Tchad et le Bénin ont envoyé leur ambassadeur. Les tensions entre plusieurs gouvernements africains et la France ont fait que ni le Niger, ni le Mali, ni l’Algérie n’ont envoyé de représentant.
Toutefois, des représentants des alliés (Royaume-Uni, États-Unis, Canada) et l’ambassadeur d’Allemagne étaient présents.