Les modèles de téléavertisseurs utilisés lors des détonations au Liban ont été fabriqués par BAC Consulting, basé à Budapest, a déclaré mercredi la société taïwanaise de téléavertisseurs Gold Apollo, soulignant qu’elle avait seulement concédé sa marque sous licence à l’entreprise et n’était pas impliquée dans la production des appareils.
Le bilan des morts s’élève à 12, dont deux enfants, a annoncé mercredi le ministre libanais de la Santé, Firass Abiad. L’attaque a fait près de 3.000 blessés, dont de nombreux combattants du groupe et l’ambassadeur iranien à Beyrouth.
Les combattants du Hezbollah ont commencé à utiliser des téléavertisseurs dans l’espoir d’échapper au suivi israélien de leur localisation, ont déclaré à Reuters cette année deux sources proches des opérations du groupe.
Le Hezbollah, soutenu par l’Iran, a juré de riposter contre Israël, dont l’armée a refusé de commenter les explosions. Les deux camps sont engagés dans une guerre transfrontalière depuis le début du conflit à Gaza en octobre dernier.
Washington a déclaré ne pas être impliqué dans les incidents.
« Les États-Unis n’étaient pas au courant de ces incidents et n’y ont pas participé. Nous sommes toujours en train de recueillir des informations et des faits », a déclaré mercredi le secrétaire d’État américain Antony Blinken lors d’une conférence de presse au Caire.
L’entreprise ignore que les téléavertisseurs sont truqués
Les images de téléavertisseurs détruits analysées par Reuters ont montré un format et des autocollants au dos qui correspondaient à ceux des téléavertisseurs fabriqués par Gold Apollo.
“Le produit n’était pas le nôtre. C’était juste notre marque dessus”, a déclaré mercredi le fondateur et président de Gold Apollo, Hsu Ching-kuang, aux journalistes dans les bureaux de la société à New Taipei, ville du nord de Taiwan.
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Les téléavertisseurs de marque Gold Apollo utilisés lors des détonations au Liban ont été fabriqués par BAC Consulting, une société basée à Budapest, a indiqué la société taïwanaise. Gold Apollo a déclaré avoir cédé sa marque sous licence à la société hongroise et n’avoir pas participé à la production des appareils.
La société a déclaré dans un communiqué que le modèle AR-924 a été produit et vendu par BAC Consulting.
L’adresse officielle de BAC Consulting à Budapest, la capitale de la Hongrie, était un immeuble de couleur pêche, situé dans une rue essentiellement résidentielle d’une banlieue éloignée. Le nom de l’entreprise était affiché sur la porte vitrée, sur une feuille A4.
Une personne présente dans le bâtiment, qui a requis l’anonymat, a déclaré que BAC Consulting y était enregistrée mais n’y était pas physiquement présente. La PDG de BAC Consulting, Cristiana Barsony-Arcidiacono, indique sur son profil LinkedIn qu’elle a travaillé comme conseillère pour diverses organisations, dont l’UNESCO. Elle n’a pas répondu aux courriels de Reuters.
Hsu avait déclaré plus tôt qu’il y avait eu des problèmes avec les transferts de fonds de l’entreprise.
“C’était un transfert très étrange”, a-t-il dit, précisant que les paiements avaient transité par le Moyen-Orient. Il n’a pas donné plus de détails.
Hsu a déclaré qu’il ne savait pas comment les téléavertisseurs avaient pu être manipulés pour exploser.
Pendant que Hsu rencontrait des journalistes, des policiers sont arrivés dans l’entreprise. Des fonctionnaires du ministère de l’Economie de Taiwan ont également visité Gold Apollo.
Le ministère a déclaré dans un communiqué qu’il n’y avait aucune trace d’exportations directes de téléavertisseurs de Taïwan vers le Liban.
Hsu a également déclaré que Gold Apollo était victime de l’incident et prévoyait de poursuivre le titulaire de la licence.
« Nous ne sommes peut-être pas une grande entreprise, mais nous sommes une entreprise responsable », a-t-il déclaré. « C’est très embarrassant. »
Le Hezbollah va poursuivre ses frappes contre Israël
Le Hezbollah, qui a pointé du doigt Israël, a déclaré dans un communiqué mercredi matin qu’il poursuivrait ses frappes habituelles contre Israël “comme tous les jours passés” dans le cadre de ce qu’il décrit comme un front de soutien à son allié, le Hamas, et aux Palestiniens de Gaza.
“Ce chemin est continu et distinct du difficile règlement de comptes que doit attendre l’ennemi criminel pour le massacre qu’il a commis mardi contre notre peuple, nos familles et nos combattants au Liban”, a-t-il déclaré.
Le Hezbollah a commencé à tirer des roquettes à travers la frontière vers Israël le 8 octobre, le lendemain d’une attaque meurtrière menée par le Hamas dans le sud d’Israël qui a déclenché une contre-offensive israélienne massive et la guerre en cours à Gaza.
Depuis lors, le Hezbollah et les forces israéliennes échangent des frappes presque quotidiennement, tuant des centaines de personnes au Liban et des dizaines en Israël et déplaçant des dizaines de milliers de personnes de chaque côté de la frontière.
Dans les hôpitaux de Beyrouth, mercredi, le chaos de la nuit précédente s’était largement apaisé, mais les proches des blessés continuaient d’attendre.
Le ministre libanais de la Santé, Firas Abiad, a déclaré mercredi matin aux journalistes lors d’une visite des hôpitaux que de nombreux blessés souffraient de “graves blessures aux yeux” et que d’autres avaient des membres amputés. Les journalistes n’ont pas été autorisés à entrer dans les chambres des hôpitaux ni à filmer les patients.
