Des manifestants anti-immigration ont brisé des vitres d’hôtels et incendié des poubelles dans le nord de l’Angleterre dimanche, lors de la dernière vague de troubles qui a constitué un test majeur pour le nouveau gouvernement du Premier ministre britannique Keir Starmer.
De violentes manifestations impliquant des centaines de manifestants anti-immigration ont éclaté dans des villes à travers la Grande-Bretagne après que trois filles ont été tuées dans une attaque au couteau dans un cours de danse pour enfants à Southport, dans le nord-ouest de l’Angleterre, lundi.
La mort des jeunes filles a été reprise par des groupes anti-immigrés et anti-musulmans, alors que de fausses informations circulaient selon lesquelles l’agresseur présumé était un immigré et un islamiste radical. La police a déclaré que le suspect était né en Grande-Bretagne. Selon les médias, sa famille serait chrétienne.
Des troubles violents ont éclaté samedi dans plusieurs villes d’Angleterre, notamment à Liverpool, Bristol et Manchester, entraînant des dizaines d’arrestations, des magasins et des entreprises vandalisés et pillés et plusieurs policiers blessés, selon les communiqués de la police. Le gouvernement a promis de prendre des mesures sévères contre les personnes prenant part à ces violences.
Dimanche, des centaines de manifestants anti-immigration se sont rassemblés près d’un hôtel utilisé pour héberger des demandeurs d’asile à Rotherham, dans le nord de l’Angleterre.
Les manifestants ont jeté des briques sur la police et brisé plusieurs vitres d’hôtels, a rapporté un témoin de Reuters, avant de mettre le feu à des poubelles. Des dizaines d’autres manifestants se sont rassemblés devant un autre hôtel du même type à Aldershot, dans le sud de l’Angleterre.
À Rotherham et dans la ville de Lancaster, au nord-ouest du pays, des contre-manifestants antiracistes ont eu lieu, la police gardant les deux groupes séparés.
Alors que les manifestations ont commencé à Bolton, près de Manchester, la police a déclaré qu’un avis de dispersion avait été autorisé pour donner aux agents des pouvoirs supplémentaires pour lutter contre les comportements antisociaux.
L’inspecteur en chef Natasha Evans de la police du Grand Manchester a déclaré que la police de cette région continuerait à renforcer sa présence pour faire face à tout incident.
Les manifestations du week-end font suite à plusieurs jours de troubles.
Starmer, un ancien procureur en chef qui a pris ses fonctions de Premier ministre il y a un mois après que son parti travailliste a remporté les élections générales face aux conservateurs au pouvoir depuis longtemps, a déclaré que les troubles étaient le résultat d’actions délibérées de l’extrême droite, coordonnées par un « groupe d’individus absolument déterminés à recourir à la violence », plutôt que d’une protestation légitime.
La ministre britannique de l’Intérieur, Yvette Cooper, a déclaré samedi que « ceux qui se livrent à des troubles criminels sont passibles des sanctions les plus sévères possibles ».
La dernière fois que des manifestations violentes ont éclaté en Grande-Bretagne, c’était en 2011, lorsque des milliers de personnes étaient descendues dans la rue après que la police eut abattu un homme noir à Londres.
