Il a également annoncé une augmentation du salaire minimum. Nous regardons les points clés de son discours
Le Premier ministre français Michel Barnier a prononcé aujourd’hui un discours politique majeur devant le Parlement, l’immigration, les impôts, le coût de la vie et les questions sociétales dominant son discours de 50 minutes.
Le coût de la vie, certaines hausses d’impôts et une augmentation du salaire minimum ont également été évoqués.
Les nouveaux Premiers ministres français prononcent traditionnellement un discours au début de leur mandat pour définir leur orientation politique, mais pour M. Barnier, le contexte est exceptionnel.
Alors qu’il commençait à prendre la parole à 15h30, des enseignants, des cheminots et des étudiants en grève ont défilé dans Paris pour lui demander d’abroger la réforme des retraites de 2023, d’améliorer les salaires du secteur public et d’accorder davantage de financements aux écoles.
Son gouvernement est sous pression sur plusieurs fronts, de la part du Nouveau Front Populaire de gauche – le plus grand parti au Parlement – et du Rassemblement National d’extrême droite.
Lire la suite : Pourquoi le soutien de l’extrême droite est essentiel pour que Michel Barnier reste au poste de Premier ministre français
Mais il est également sous pression : il ne lui reste que quelques semaines pour présenter son budget 2025 au Parlement.
Quels impôts pourraient être augmentés ou introduits dans le budget du nouveau Premier ministre français pour lutter contre la dette ?
“La situation est extrêmement grave, plus grave que ce qu’on me laissait croire”, déclare le nouveau Premier ministre Michel Barnier
Cela survient dans un contexte de controverse autour des récentes déclarations de son ministre de l’Intérieur, qui a appelé à un référendum controversé sur l’immigrationprovoquant la colère des conservateurs traditionalistes et de la gauche.
Ce que le premier ministre a dit
M. Barnier a pris la peine de faire appel – au moins superficiellement – au soutien des députés de gauche et de droite, avec certaines ouvertures envers les deux côtés dans son discours de 50 minutes.
En matière de mesures sociétales, il a annoncé :
-
Une augmentation de 2% du Smic (dit Smic) à partir du 1er novembre 2024
-
La nécessité d’un débat sur l’âge de la retraite, suggérant que « certains aspects de la loi (de réforme des retraites) peuvent être améliorés »
-
Un projet visant à faciliter l’expulsion des personnes en séjour irrégulier en France faisant l’objet d’une ordonnance de quitter le territoire français (OQTF)
-
La nécessité d’investir dans les prisons françaises
-
Nécessité de réduire la fraude à la sécurité sociale, notamment autour de l’utilisation de la Carte vitale
-
Une présence policière accrue dans les rues
-
Que la santé mentale serait un thème central de son gouvernement
-
Un plan de réduction des déserts médicaux via la création de 15 000 nouveaux postes d’internes en médecine (contre 8 500 en 2024)
-
Un plan pour rendre l’enseignement « plus attractif » et faciliter le retour des enseignants retraités dans les écoles
-
Un dispositif « Zéro artificialisation nette » pour réduire la superficie des espaces naturels utilisés pour les nouvelles industries et les exploitations agricoles de 50 % d’ici 2031 et à 0 % d’ici 2050
-
Soutien à une alimentation « saine, variée et de qualité »
-
Des « actions rapides » pour améliorer l’accès à la propriété, notamment des projets visant à simplifier « autant que possible » les règles et normes qui ralentissent la construction de nouveaux logements
-
Aucun projet de modification du droit à l’avortement ou au mariage homosexuel, ajoutant qu'”il ne peut y avoir de tolérance envers le racisme et l’antisémitisme” en France
-
Un projet de réforme des allocations chômage sera négocié « dans les prochaines semaines avec les partenaires sociaux et les syndicats »
Pour le budget 2025, il a annoncé vouloir réduire le déficit du pays à 5% du PIB, qui tombera à 3% en 2029.
A cet effet, il a annoncé :
-
« Un effort exceptionnel » et des « impôts ciblés » pour sortir la France de sa spirale de déficit après cinq années de baisses d’impôts, exacerbées par les dépenses publiques pendant la pandémie de Covid-19.
-
Qu’il croit au partage du fardeau fiscal mais que les riches devront payer plus
-
Que les « grandes entreprises réalisant des bénéfices importants » devront payer leur part
“Notre objectif est de faire en sorte que tous les Français touchés par la vie chère voient leur niveau de vie s’améliorer dès l’année prochaine”, a-t-il déclaré.
S’exprimant après le Premier ministre Marine Le Pen, la leader parlementaire du Rassemblement National d’extrême droite a confirmé qu’elle ne soutiendrait pas une motion de censure contre le gouvernement de M. Barnier.
Cependant, elle a déclaré que son parti ne tolérerait pas les demi-mesures de la part du nouveau gouvernement et a qualifié la poursuite du « laxisme en matière d’immigration » de « ligne rouge ».